Il existe quatre grandes conditions pour devenir conseiller dans une cour souveraine, par exemple au Parlement. Celui qui aspire à devenir parlementaire doit, dans un premier temps, trouver un office vacant avec un prix raisonnable et, dans un second temps, respecter les conditions exigées par le droit royal pour passer l’examen d’entrée à l’office.
1) Les conditions d’âge et de parenté. Le prétendant à l’office ne doit ne pas avoir de parent ou cousin proche au sein de ses collègues à venir. Et doit avoir au moins 25 ans pour espérer être conseiller et 40 pour être président.
2) Les conditions de compétences en droit. Une licence en droit est exigée, et des conditions sont requises pour l’exiger. Par exemple, il faut avoir au moins 16 ans pour s’inscrire à la faculté. Après l’obtention de la licence, l’étudiant devient avocat et ce n’est qu’un an après qu’il lui est possible de passer l’examen d’entrée.
3) La cooptation. La cooptation, c’est quoi ? C’est lorsque ce sont les membres de l’office qui choisissent directement leur futur collègue. Ils font eux-mêmes passer l’examen d’entrée, ce qui arrive à notre quatrième condition.
4) Le piston. L’idée est de ne surtout pas respecter les deux premières conditions. Puisque la cooptation est le moyen de recrutement utilisé, la condition de parenté est impensable.
En réalité, on ne rentre dans un office que si on a un parent ou allié proche. Et pour cela, il est nécessaire d’obtenir une lettre de dispense d’âge ou d’alliance du pouvoir royal. C’est tendu. Tu crois ? Non, tu files un billet, un gros billet, et c’est bon. (Est-il nécessaire de rappeler que le billet de banque est apparu et a disparu avec Law ?) Tu files un sac de pièces, donc. À l’instar du conseiller Maupeou, mon chouchou, vous vous en apercevrez vite, qui a été conseiller à 24 ans et président du Parlement de Paris à 29.
Si l’étudiant n’a pas 16 ans, il peut aussi demander une dispense pour rentrer à la fac, et s’il ne valide pas sa licence il est encore possible de demander une dispense.
Business is business, le pouvoir royal s’en met plein les poches.
Cependant, on assiste à un véritable népotisme, de plus les conseillers sont incompétents, la noblesse de robe se replie de plus en plus sur elle-même et ferme ses portes aux membres du Tiers-État, qui utilisaient l’office comme un moyen d’accéder à la noblesse. Le Parlement n’est pas une savonnette à vilain.