François de Montmorency-Bouteville
« À défaut d’une mort digne, on peut rêver d’une mort noble. »
Nous appellerons notre protagoniste François. Né en 1600, le gros délire de François c’est de couper des têtes. Mais pas n’importe lesquelles, seules celles des mecs qui l’emmerdent. Au duel. Mais le duel a été plusieurs fois interdit, genre en 1599, 1602, 1613, 1617, et 1623. Mais que nenni, en 1625, François de Montmorency-Bouteville tue un comte, en 1626 il découpe un comte et blesse un baron. Le Baron de la Frette.
Louis XIII est bien véner’ de voir tous les membres de la noblesse se battre comme des chiffonniers. Il va charger Richelieu de punir le duel sévèrement puisque l’interdiction n’est jamais respectée. A partir du 2 juin 1626, on coupe la tête de celui qui veut couper des têtes. Bien.
Notre François, qui s’était exilé en Belgique pour échapper au courroux de Louis XIII, est indigné par cet édit. En signe de contestation, il manifeste seins nus devant l’église de Notre-Dame au milieu des Femen. Ben non. Ça aurait été rigolo. Mais non. Il décide de ? de ? de se battre en duel. Eh oui. Le combat a lieu le 2 mai 1627, place Royale, contre François d’Harcourt. Sont également présents François de Rosmadec et le marquis Bussy d’Amboise, ainsi que leurs écuyers respectifs. Tout ce petit monde réuni, ils se battent à l’épée et aux poignards (pour les écuyers). Le combat se termine lorsque Rosmadec blesse mortellement Bussy.
Harcourt fuit en Angleterre, mais notre François et Rosmadec sont arrêtés et jugés. Et décapités.
Pourquoi la multiplication des duels à l’époque moderne ?
– L’honneur –
« Le duel prend une telle importance dans la Cour de France à la fin du XVIème siècle qu’il devient une véritable norme comportementale. Une sorte d’éthique du sacrifice, du don de soi, pousserait même les Mignons de Henri III à lancer cartel sur cartel (Le cartel est une lettre de défis envoyée à celui contre qui on veut se battre) pour prouver leur amour à la personne du Prince, déclenchant de véritables hécatombes » Pascal Brioist
Les hommes ne sont pas les seuls à se battre, les femmes participent de plus en plus au combat. Elles sont nombreuses à décider de régler leurs rivalités à la pointe de l’épée. En gros vaut mieux pas essayer de pécho leur mec. Les armes sont plus légères avec l’arrivée de l’escrime de pointe des maîtres italiens. Louis XIII, en apprenant cette pratique, rétorqua en riant « Ne faites rien, je n’en ai fait défense que pour les hommes ». Le combat à l’épée de meufs en jupons, serait-ce l’équivalent des combats de boue de bonnasses en petite culotte pour le Roi ? Le mystère reste entier.
La décapitation pour punir les duellistes m’a immédiatement fait penser à cette planche de Franquin:
http://3.bp.blogspot.com/-BRTDh6M-WxM/URzAwbrIh0I/AAAAAAAACIA/91HsYg-04S0/s1600/franquin-idees-noires.guillotine.jpg
En recherchant des dessins sur celui qui fit 22 duels, tuant ou désarmant à chaque fois son adversaire, j’ai trouvé votre illustration.
Je réalise à la demande du Maire de Bouteville un reportage en PPS diaporama sur l’histoire de ce petit coin de la Grande Champagne à l’histoire fort riche
Si vous voulez recevoir ma création écrivez-moi sur : guypujol@orange.fr
A bientôt peut-être
Cordialement de l’ARIÉ…..JOIE