Mais qui a volé -a volé- l’hôtel de la place Vendôme ?

Tu sais la place Vendôme à Paris, celle qui est jolie avec plein de joailliers et ou le simple fait de regarder un caillou en vitrine te coûte un bras. Tu vois ?

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Maintenant que tu vois je vais te raconter une petite histoire.

A la fin du XVIIème siècle, un mec qui a plein d’argent décide de se faire construire un hôtel particulier sur cette place. Jusque la, rien d’anormal. Et puis ce bâtiment qui est grand et beau va être racheté en 1706 par un homme politique parisien et le cède à sa fille. Après avoir fait un bisou à son papa, elle épouse un fermier général Paul Poisson de Bourvallais.

Un fermier général ? Mais qu’est ce que c’est ? Range ta fourche paysan, ça n’a rien à voir. Avant la révolution il existe un impôt annuel qui s’appelle -la ferme-, il est du par une partie de la population au Roi. Mais le royaume est grand et si Charles IX a fait un tour de France, c’est pas le cas de tous les souverains. Aussi, le meilleur moyen de percevoir cet impôt est de nommer un mec, le fermier général, sur une partie du territoire. Le fermier général récupère le fric et l’apporte au roi. (Et au passage il se sert copieusement).

Désormais ce petit palais est appelé l’hôtel de Bourvallais.

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A la mort de Louis XIV, Philippe d’Orléans est régent du royaume, et il n’a plus un radis, le royaume non plus d’ailleurs. Aussi, il faut faire quelque chose, il y a des guerres à mener, des châteaux à restaurer. Comment faire ? Des impôts ? C’est une bonne idée, mais tout le monde a déjà la dalle, sauf  les riches. Mais on va quand même pas taxer les riches, c’est un truc de socialistes ça. Du coup, le régent décide de mettre un peu d’ordre dans les affaires et de faire payer ceux qui se sont enrichis sur le dos du royaume. A l’image des fermiers généraux. Après une étude des comptes royaux, on se rend compte que le Poisson de Bourvallais il s’en est mis plein les fouilles. La sanction tombe. Il doit payer une grosse somme d’argent. Et puis vu que l’hôtel est mignon tout plein, le régent le confisque aussi. C’est un peu du vol compte tenu de la valeur du machin. Désormais l’hôtel de Bourvallais est un bâtiment public.

A l’époque les ministères se trouvaient dans les résidences personnelles des ministres. Je vous laisse imaginer le bordel lors de la passation de pouvoir. Pas de tapis rouge et de je te serre la main, ou pas. Non. Il fallait déménager toutes les archives, mais vu que c’était chiant on le faisait pas. –Et puis, un dégât des eaux, un incendie, une bourrasque de vent étaient monnaie courante (on a presque aucune archive ministérielle avant le début du XXème siècle)-. Bref, le conseil du Roi décide de sédentariser les ministres. Aussi, c’est le ministère de la justice, la chancellerie, qui va occuper l’hôtel de Bourvallais.

Si ce n’est quelques temps pendant et après la Révolution, le ministère de la Justice est resté à l’hôtel de Bourvallais.

La bise à Taubira.

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