Pour qu’on puisse toujours rire de tout, on continue d’écrire, de dessiner, d’être libre et de rigoler.
Après avoir travaillé sur le sport et les femmes dans les années 1930 dans la revue la Culture Physique, j’ai décidé de travailler aussi sur les hommes. Bin quoi, y’a pas de raison, en plus y’a plein de photos de garçons en slip, j’aime bien. Je vous parle pas de comment ils se sont pris de passion pour le sport, ou pourquoi le biceps de machin est plus gros que celui de truc. Non, on s’en fout. Je vous parle de sport et du trouble de la virilité.
Cachez-moi cette bite que je ne saurais voir
La bite, c’est sacré. Alors on en parle pas. Et on la montre pas. Encore moins quand elle marche pas très bien. La Culture Physique nous raconte que l’homme qui se bastonne contre un mec dans la rue et prend une grosse ramassée, ne fais pas le fier et ne va pas en parler à tout le monde. Comme celui qui a des problèmes d’érection. Ça touche à la virilité, alors on dit rien. Imagine, ton pote se fout de ta gueule et ta meuf va voir ailleurs. « Être incapable d’engendrer, c’est finalement ne pas être un homme », c’est ce que pense le public, nous balance Culture Physique. (En fait, on sait que c’est ce que pense aussi Culture Physique). Alors, il faut se taire, surtout pas aller voir un médecin. Parce que c’est un peu la tehon. Bref, même les mecs les plus illustres, les plus beaux et qui bandent le mieux et le plus loin, cachent leur sexe. C’est le cas de l’empereur Maximilien qui malgré sa réputation de beau-gosse a souhaité être enterré avec un caleçon.
Dans le milieu du sport, seuls les Américains acceptent de se faire examiner la bite, mais c’est encore un peu tabou. Et pourtant Culture Physique l’avoue, oui, les organes sexuels sont touchés par le sport, et sont même parfois vraiment abîmés. Les conséquences peuvent être musculaires ou spirituelles…
Gros cerveau ou gros muscles, petite bite
Culture Physique nous raconte aussi, que plus les mecs ont des gros cerveaux, moins ils bandent. C’est le cas de Newton, qui selon les dires de la revue est resté chaste toute sa vie, pareil pour Auguste Comte. Ou encore Virgile, le poète vierge. Bin, c’est un peu pareil pour les grands sportifs. N’oublions pas leurs références, ce sont les statues de l’antiquité. Leurs caractéristiques ? Grandes épaules, petite bite. Eh oui, la revue nous signale que si les statues ont des pénis tout petits, c’est parce que le reste du corps et très très développé. Ils appellent ça, une microchidie et pilification pubienne et axillaire insignifiante.
Culture Physique explique également qu’avoir un gros sexe n’est pas le plus important, ce qu’il faut c’est être à l’aise dans l’exercice du coït « autant dans l’action soutenue que dans l’action violente ». Et pour ça, il faut s’entraîner, pendant longtemps. Du coup, ils refont référence aux gros cerveaux et à Newton qui affirme avoir trouver les lois de l’attraction « en y pensant toujours », Comte dit avoir passé plus de 82h à « méditer sur son travail ». Du coup, pour les cerveaux, comme pour les sportifs impuissants, ce qu’il faut, c’est travailler intensément. Voici le programme de la Culture Physique !
Les exercices pour développer la bite favoriser le coït et l’érection
Avant l’adolescence : le garçon doit faire un bon temps sur 300 à 500m, et s’y entraîner souvent. Il faut savoir que l’homme est fait pour se battre, pas pour courir. Aussi, il ne faut pas brusquer le muscle trop jeune.
A l’adolescence, et dès que les signes extérieurs de puberté sont évidents : il faut commencer à travailler la musculature dite « mâle », c’est à dire le cou, la poitrine, le râble, et ne faire que de la locomotion (marche, course, saut). La revue donne des petits conseils « premièrement le pubertaire regardera ces régions musculaires dans une glace, les touchera, les pressera afin de mieux les sentir d’y porter plus facilement et plus longuement l’attention incomparablement trophique ». Il est important pour le jeune de faire appel à un coach, genre, mec tourne la page et tu as 6 pubs, à toi de choisir.
A l’âge adulte : Les exercices des mâchoires : il faut rapprocher au maximum les mâchoires afin d’avoir le moins d’écartement possible. Comme ça, ça muscle le crotaphyte qui est le muscle « le plus en rapport avec la dureté de vie ».
Les exercices de tête : il faut étendre la tête avec des poids pendus aux dents (??). Comme ça, ça fait travailler les muscles fixateurs de la mâchoire et les muscles du cou que recherchaient les statues antiques, mais que cherchent encore les paysans du midi. Le muscle du cou, c’est un signe de force mâle. « Ils disent d’un homme qui a du coupet : c’est un mâle. » Ah. D’accord.
Les exercices d’épaules : Il faut faire de l’haltère, de la barre avec des développés modérés, et surtout des anneaux et des barres parallèles. Il faut aussi travailler l’équilibre, la marche et les sauts sur le mains. Genre déjà tu dois faire l’homme droit sans le mur ET EN PLUS, tu dois t’amuser à faire des petits sauts.
Le ventre : L’homme doit se tenir droit et tendu debout lorsqu’il est en marche. Ça veut dire, qu’il doit rentrer le ventre, tout le temps. Y’a que comme ça qu’il va doubler son tonus. Avec la volonté seule de son esprit.
Enfin, l’homme doit avoir une hygiène de vie irréprochable (et terriblement chiante), se lever tot le matin, marcher et courir « nu jusqu’à la ceinture par temps favorable » ou habillé lorsqu’il caille trop. Il doit manger le matin. Il doit manger assez gras, mais froid et il ne doit boire qu’à la fin du repas. Et il doit s’occuper l’esprit et le corps pour ne pas tomber dans la « libertinage précoce qui empoisonne actuellement la jeune française », mais être fin prêt pour une belle érection et le coït mensuel avec sa douce femme. Qui ne fait pas trop de sport, vu qu’elle est flemmarde et hystérique.
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