Aujourd’hui on va parler pornographie sous deux formes. L’écriture et le dessin/gravure. Je ne vais pas parler de video, parce qu’à la renaissance youporn n’existe pas encore. Alors, faut se débrouiller autrement. Voici l’histoire de Pierre l’Arétin, un auteur italien qui aime bien parler de sodomie. Présence d’images et de mots avec de la sexualité dedans.

Qui est Pierre l’Arétin ?

Je ne parle pas l’Italien (à part Pizza, Mozzarella et Cosimo de’ Medici) mais je parle plutôt bien le français, aussi je sais que Pierre l’Arétin ou Pietro Aretino, ça veut dire que le mec vient d’Arezzo, une ville en Toscane. Il y est né en 1492, rapidement, il va bouger. Il passe une dizaine d’années à Pérouse, puis à Rome. A Rome, il ne va pas s’y faire que des copains. Il va être poignardé, du coup, il va partir à Mantoue, puis à Venise et il va mourir en 1556.

Dans sa vie, il va se passer plein de trucs. D’abord il va devenir auteur. Il va écrire des comédies, des tragédies, des sonnets… Ce qu’il aime le plus c’est la satire. La satire, concrètement, c’est pouvoir se foutre de la gueule des autres en disant que c’est de l’art. Moi j’aime beaucoup. On va l’appeler « le fléau des Princes » tant il n’épargne personne, et encore moins les grands du pays. Fait drôle : François Ier et Charles Quint, rivaux de toujours, vont tous les deux payer Pietro pour qu’il écrive quelques lignes sur l’autre afin de le tourner en ridicule.

Dans l’un de ses textes, Pietro évoque une femme, une cuisinière sur laquelle il est passé quelques fois. Son officiel n’est pas content. Ça lui vaudra quelques coups de poignard ! Et une fuite de Rome !

A la fin de sa vie, Pierre va se calmer et traduire des œuvres religieuses sur le Christ et sa passion… Faut dire qu’il a besoin de racheter quelques uns de ses péchés… Notamment ceux issus de ses Luxurieux sonnets !

La mort pourave

La légende raconte que lors d’un repas avec des amis, une blague de cul particulièrement grasse aurait provoqué un fou rire à Pietro. Il est tombé à la renverse et s’est fendu le crâne. Dommage quand même.

Les luxurieux sonnets

A la fin des années 1520, le bonhomme va se faire remarquer (et détester) pour ses Sonetti lussurios. Il s’agit de 16 pièces, très courtes et très très crues. Pierre les a écrites pour accompagner des dessins érotiques, voire pornographiques de Giulio Romano, gravés par Marcantonio Raimondi. Le pape ne va pas être super content de voir se propager dans sa ville non seulement des images de culs, mais en plus des écrits hautement subversifs. Ça parle de sodomie.

Voici un extrait de chaque sonnet, clique dessus pour le lire en entier :