La Bible, j’aime bien ça, il y a plein d’histoires WTF, genre la vie d’Absalom (le mec pendu par les cheveux), la bite d’Abraham (et la circoncision), ou encore le massacre des Innocents (par Hérode). Aujourd’hui, on va parler de mariage en famille et de masturbation. Et c’est Slo Man qui illustre ! Soyez attentifs…
Une grande famille
Un beau jour, alors que Juda va se promener vers Adullam, chez son ami Hira, il rencontre une jeune fille, Schua. Elle est belle, fraîche, et il va lui faire trois gamins. Trois garçons. Le premier est Er, en plus d’avoir un nom pourave, il n’est pas très agréable. Le deuxième est Onan, il déteste son grand frère. Et enfin, le cadet Shéla est beaucoup plus jeune que les deux autres et son histoire nous intéresse peu. D’ailleurs même son père, Juda, n’est pas là à sa naissance. C’est dire…
Bref, Er est le premier des fils à se marier, c’est normal, c’est l’aîné. Il épouse Tamar, c’est le grand amour, mais elle ne tombe pas enceinte. Sans doute une punition divine, car Er est méchant envers l’Éternel. La Bible ne nous raconte pas si Er blasphème, s’il couche avec le village entier, s’il tabasse son frère Onan ou s’il fait de vilaines choses, mais un fait est certain, l’Éternel n’est vraiment pas content. Lorsque l’Eternel n’est pas content, il tue. Alors il tue Er. Et Tamar se retrouve jeune veuve, sans enfant. Et ça c’est moche. Heureusement, il existe une loi assez intéressante.
La loi de descendance d’un frère mort
Selon la loi du lévirat (Deutéronome 25,5) lorsqu’un mec meurt et que sa femme n’a pas d’enfant, pour que la veuve puisse rester dans la famille, il faut qu’elle épouse un frère de son défunt mari. Déjà, l’idée est cheloue.
Une fois mariés, ils doivent coïter, et à la naissance, le gamin prend le nom du mec qui est mort. Ainsi, le mort a un enfant, la femme reste dans la famille et l’enfant est le fils de son oncle. On rigole bien avec la Bible je vous dis. Si jamais le frère refuse d’épouser sa belle- soeur et de lui faire un gamin, alors, la belle-soeur monte en haut de la porte des anciens et annonce clairement que son beau-frère ne veut pas la prendre comme épouse ni la pécho, alors, aux yeux de tous, elle lui ôte une chaussure avant de lui cracher au visage. Une bien belle coutume que voilà. Ensuite elle s’écrie «Voilà ce que l’on fait à l’homme qui ne veut pas bâtir la famille de son frère ». Ça ne va pas tout à fait se passer comme ça pour Tamar, la jeune veuve.
Le mariage de Tamar et Onan
Onan accepte de se marier pour ne pas foutre la honte à toute sa famille, mais il ne veut pas donner d’héritier à son frère, Er, qu’il a toujours détesté et qui est mort parce que l’Éternel ne pouvait pas le saquer non plus. En revanche, il n’est pas improbable que Tamar et Onan ait couché ensemble une fois ou deux. Ou trois. Ou plus. Mais Tamar ne tombe pas enceinte. Pourquoi ? Parce que le petit malin Onan pratique le coït interrompu. Le coït interrompu c’est le fait pour le bonhomme de se retirer du vagin juste avant d’éjaculer. Et hop, tranquille, pas de gamin (mais met une capote si tu veux vraiment que ce soit efficace). On raconte qu’Onan préfère « laisser sa semence se perdre dans la terre » plutot que d’engrosser sa belle-sœur. Enfin, sa femme…
Du coup, Onan il enfreint la loi du Levirat, et paf l’Éternel lui ôte la vie… Juda a un peu les boules que son deuxième fils soit mort lui aussi, alors il décide de protéger le petit dernier, même si la loi l’oblige à le donner à Tamar. Le père de famille demande à Tamar de rentrer chez son père, le temps que le petit dernier, Shéla, devienne un homme et soit apte à lui faire des gamins… La mort dans l’âme, Tamar rentre chez elle, mais elle a une idée derrière la tête.
Tamar trompe Juda
Alors que Tamar prend la route pour rentrer chez ses parents, elle apprend que Juda prend le chemin pour les montagnes de son ami Hira. Elle décide alors d’enlever ses vêtements de deuil et de porter la tenue d’une prostituée, accompagnée d’un voile sur le visage. Lorsque Juda aperçoit la meuf, il décide de tirer un petit coup, tranquille, mais il n’a pas de quoi la payer, alors il lui promet un chevreau. Vu qu’il n’a pas de chevreau sur lui (qui a déjà eu un chevreau sur lui?), il lui donne un sceau, un cordon et un bâton en gage du chevreau. Ça coïte, ça coïte et puis Juda s’en va chez Hira et Tamar tourne les talons.
Voici quatre représentations de la scène 1 – 2 – 3 – 4
Des mois durant, Juda cherche partout la prostituée pour lui donner son dû. En vain, il ne trouve personne. En revanche, lorsque trois mois plus tard, Tamar arrive le ventre rond, Juda veut qu’elle soit brûlée. Bin oui, la putain, elle a couché avec un homme qui n’est pas de la famille… Maligne comme personne Tamar lui montre le sceau, le bâton et le cordon et il s’avoue vaincu. « Elle est moins coupable que moi, puisque je ne l’ai pas donnée à mon fils Shéla »… En revanche, il promet de ne plus jamais coucher avec elle ! Tamar accouche de deux jumeaux, la descendance est assurée.
L’onanisme, ou l’acte masturbatoire
Au XVIIIème siècle, le médecin anglais John Marten, appelle « onanisme » ou « le crime d’Onan » le fait de se masturber à des fins contraceptives, ou non. Si c’est pas un bel hommage à Onan ça…
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