Alors que les Allemands sont sur le point de perdre la guerre, les troupes soviétiques entrent en masse dans le pays. Pour échapper à la violence soviétique, les habitants de la ville de Demmin se donnent la mort. Retour sur un phénomène peu connu (et assez tabou) de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les images pouvant heurter la sensibilité sont en lien rouge.
L’arrivée de l’Armée Rouge à Demmin
Demmin est une ville qui compte en 1945 entre 10 000 et 15 000 habitants. Si l’on ne connaît pas le nombre exact d’habitants c’est parce qu’entre le mois de mars et le mois de mai, de nombreux Allemands sont venus s’y exiler pour échapper à l’avancée des troupes russes. Mais entre le 30 avril et le 1er mai 1945, tout bascule. La ville de Demmin n’est plus en sécurité. L’Armée Rouge arrive.
Nous sommes dans un contexte de guerre et on sait tous que la guerre c’est très moche.
Demmin, victime civile de la guerre
L’Armée Rouge envoie trois négociateurs à proximité du canal anti-char allemand et promet d’épargner les civils et la ville si les Allemands prononcent une cession des combats. C’est honnête. Et puis trois coups retentissent et les négociateurs russes tombent au sol. Abattus. Morts. Pas de cession de combat, les Soviétiques ne vont épargner rien ni personne.
Pendant la guerre, il n’y a pas les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. C’est plus pernicieux que ça. Les Soviétiques veulent faire tomber le régime et quand ils voient que ça résiste, il leur faut anéantir tous les soutiens possibles au national socialisme et ça passe par le moral de la population. Alors quoi de mieux que quelques exécutions arbitraires pour calmer tout le monde ? Oh bin, il y a aussi le pillage, les lynchages, incendier les villes et bien sur : violer les femmes !
«Car dans la nuit du 1er mai, les soldats de l’Armée rouge pillèrent Demmin, qui était remplie de réfugiés. Ils enlevèrent des femmes avec violence, volèrent ce qu’ils pouvaient porter, se saoulèrent. Dans leur beuverie, certains, désinhibés, mirent le feu à des maisons, et le lieu se changea en quelques heures à peine en champ de ruines fumant. […] »
On imagine bien que le coup est réussi pour les soviétiques. Les civils ont peur, ils voient leurs biens brûler, les femmes sont humiliées, violées, tabassées… Alors pour échapper à ça, la population préfère se suicider…
« Le 3 mai, le feu s’était éteint, et des masses de corps furent repêchés dans les eaux autour de Demmin. Trois jours plus tard, la fille du jardinier du cimetière commença à établir une liste des décès. […] Sur les 28 pages de ce registre des décès, elle nota 612 morts.»
Les suicides de Demmin
A Demmin, devant la violence de l’armée soviétique, des hommes, des femmes, des familles entières mettent fin à leur jour. Les techniques sont diverses et variées. A l’aide d’un fusil, d’un rasoir, en avalent du poison, ou encore par pendaison et noyade dans les deux rivières de la ville : Penne et Tollense. Quand tu es adulte et responsable, tu te suicides seul sans faire de traces. Mais lorsqu’il s’agit de familles ? Certains parents se sont jetés dans les rivières avec des sacs à dos remplis de pierres, leurs enfants accrochés à eux… Certains ont demandé à d’autres personnes de leur tirer dessus. D’abord les enfants, puis les parents. D’autres hommes ont tué femmes et enfants avant de se suicider. On note que certains adolescents ont tranché les veines des poignets des parents avant de se faire la même chose.
Et puis parfois, les Soviétiques assistent à ces suicides et les empêcher. Une mère qui venait de tuer ses enfants a voulu se pendre à un chêne. Par trois fois l’Armée Rouge a coupé la corde, la faisant tomber au sol. Pour la sauver ? Pour l’humilier ? Les témoignages ne le disent pas.
Le tabou des suicidés de Demmin
Tous les corps n’ont pas été retrouvés, certains ont été brûlés d’autres emportés par les rivières. Pour les cadavres restants, que faire ? Lorsqu’il reste un survivant de la famille , il peut décider d’enterrer ses proches dans les caveaux familiaux. Pour les autres, direction la fosse commune. C’est le cas pour plus de 900 cadavres, avec ou sans identité. On estime à 1200 le nombre de suicides à Demmin entre le 30 avril et le 3 mai 1945, soit environ une personne sur vingt. Malgré le nombre important de victimes, les suicidés de Demmin sont restés un fait tabou pour l’Allemagne. Pendant des décennies on a tenté de cacher les preuves, on a planté des betteraves sur la fosse commune et on a interdit à quiconque d’en parler. Il faudra attendre 1995 pour que des témoins décident de briser le silence et s’expriment sur ce qu’ils ont vu durant ces trois jours de 1945.
Et ailleurs ? Plusieurs villes allemandes ont été touchées par cette vague de suicides, on peut noter Berlin, Malchin, Neubrandenburg, Tessin, Penzlin, Stolp… Soit près de 10 000 morts.
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En effet,il n’y a pas davantage de limite a la cruauté qu’il y en a pour les politicards véreux ou de limite a l’univers dit ‘on .
Déjà, les peintures de Goya , de Rubens et de bien d’autres nous montrent de quoi est capable l’esclave humain .
D’ailleurs, ne dit ‘on pas qu’il n’y a pas pire maitre qu’un ancien esclave ?
Les Russes sont une population tellement maltraitée .
99% de ma famille, mon père déporté (rentré), mon ami d’enfance déporté le mois de ses 4 ans, vous ne voulez pas que je sanglote parce que ces lâches se suicident?
ils ont prouvé au monde que leur seul courage c’est de s’attaquer à un peuple de rabbins, de penseurs.
Je suis certaine qu’ils sont aujourd’hui en enfer si l’enfer existe.
Attendez, vous vous rendez compte de ce que vous affirmez là ? On parle bien de civils, pas de purs nazis sanguinaires de Auscwhitz. Bien sur une bonne partie si ce n’est tous ont adhéré au nazisme, tous se sont fait bernés, mais à leur place vous ou moi, nous nous serions fait bernés pareil.
D’autre part, renseignez-vous un peu sur le suicide, ce n’est pas de la lacheté que de fuir la barbarie. Ces gens allaient voir leurs maisons incendiées, leurs femmes et enfants violées, puis massacrés… une mort rapide semblait préférable, c’est du bon sens.
Pour moi, les « humains » sont tous d’horribles prédateurs sanguinaires et cannibales .
Les « humains » sont les pires parasites que je connaisse .
Ils se parent de beaux masque pour cacher leur avidité ,mais je suis sûr qu’une fois tombés vous trouverez les même visages .
Ils disent « tous ensemble » mais que leurs intérêts partent ailleurs ,ils vous lâcheront sans un mot de regret .La raison,ne s’embarrasse pas de la morale .
Pourtant cette morale tant de fois rabachée semble inviolable .
» Je suis certaine qu’ils sont aujourd’hui en enfer si l’enfer existe » .
Ils, c’est qui ? les nazis responsables de ces crimes ou les allemands de manière générale ?!
Ce commentaire est particulièrement haineux et je préfère imaginer qu’il s’agit d’un manque de précision dû à l’émotion que de racisme …
Et comme le dit Nano, le suicide n’est pas de la lâcheté. C’est une question de conception de la vie, mais il peut bien au contraire être vu comme un geste sublime et honorable … Parmi tous ceux qui nomment « lâches » des suicidés, bien peu auraient le courage de le faire eux même !
En effet, le « suicide » ailleurs il s’appelle bravoure d’un kamikaze ou une ceinture d’explosifs pour ceux qui n’ont d’autre choix pour échapper a leurs bourreaux .
Je connais personnellement un allemand qui les derniers temps de la guerre à défendu Berlin de l’ invasion soviétique. Peut être est il au courant de ces événements ???