Certains vont acheter leur vrai sapin de Noël fin novembre d’autres terminent de mettre les guirlandes sur celui en plastique le 24 décembre, on n’est pas tous égaux en matière de sapin. D’ailleurs, pour ma part, je n’en ai pas. Savez-vous que la reine de France Marie Leczinska, femme de Louis XV a tenté d’instaurer la tradition dès le XVIIIe siècle ?
Voici l’histoire de l’arbre de Noël, à écouter avec cette chanson en fond (mais c’est pas obligé).
Le sapin de Noël est alsacien
C’est au début du XVIe siècle que le sapin entre dans la maison, avant cela, les fêtes païennes célébraient le sapin à l’extérieur pour honorer le retour du soleil et du renouveau. En 1521, à Sélestat en Alsace (alors l’Empire Germanique) le sapin de la ville est décoré avec des fleurs en papier et des sucreries. Au fil des années, on ajoute des bougies (on remplie des coquilles de noix d’huile), des personnages en chocolat et même des guirlandes. Le sapin devient beau ! En réalité, il est interdit de couper les sapins entiers, alors pour les particuliers, il s’agit le plus souvent de grosses branches. Il faut attendre le XVIIe siècle pour que les Alsaciens aient le droit d’avoir des sapins de Noël du tronc à l’étoile. Les marchands ambulants allemands n’hésitent pas à rapporter ce qu’ils voient et à faire la même chose, aussi, le sapin de Noël investit les chaumières allemandes puis belges (du côté des Ardennes) avant d’arriver en France. Faut avouer que pendant l’Ancien Régime, les fêtes de Noël ne sont pas franchement funky…
Noël à Versailles
Ne l’oublions pas, Noël est avant tout une fête religieuse. Aussi à Versailles, à l’époque de Louis XIV, le mois de décembre est placé sous le signe de la dévotion et de la charité. L’idée est de vivre plus chichement et d’aider les plus démunis, tout en priant pour tout et n’importe quoi. On sait que le 24 décembre 1705, Louis XIV a assisté à trois messes, les dévotions, les vêpres et le salut. Entre les offices, le Roi Soleil a distribué des présents. A 21h, c’est l’heure du repas et ensuite il termine la soirée avec trois messes de minuit. TROIS MESSES DE MINUIT. Faut tenir quoi… Le lendemain, Loulou est allé à matines, à la grand’messe, au sermon et aux vêpres. On est loin du foie gras, de la cascade de cadeaux et du tonton bourré. D’ailleurs, les repas durant tout le mois de décembre sont très simple, pas ou peu de viande, un peu de poisson, des légumes… Même pas un chapon.
Du temps de Louis XV, Marie Leczinska importe le sapin de Noël à Versailles, mais globalement, les gens ne voient pas l’intérêt d’un arbre à l’intérieur d’un château… Après Marie, le sapin de Noël quitte le territoire français pour y revenir près d’un siècle plus tard (pour de bon cette fois).
La tradition naît au XIXe siècle
Lorsque la princesse Hélène de Mecklembourg épouse le duc d’Orléans, elle fait installer en 1837 un sapin de Noël aux Tuileries. Ça plaît hein, enfin ça ne déplaît pas quoi, mais c’est toujours pas la grande euphorie. Toute façon, les français sont râleurs et jamais contents, n’est-ce pas ? C’est finalement à la fin de la guerre franco-prussienne de 1870 que les émigrés alsaciens démocratisent la tradition du sapin de Noël !
Après la Première Guerre mondiale, le sapin se répand dans de nombreuses familles. On va le couper, on le décore, on y dépose quelques cadeaux. Le sapin peut également servir d’hommage et de cadeau en lui-même dans les lieux publics, les hôpitaux, les mairies, etc…
On peut voir sur ces photos, un sapin de Noël dans les années 1930 à l’Institut d’actinologie. C’est à dire de soin par radiations diverses… Va falloir que je me décide à écrire là-dessus…
Après la Seconde Guerre mondiale, c’est l’explosion du sapin de Noël mais aussi du Père-Noël. Jusque là, en France, on l’appelle « Bonhomme de Noël » ou « Petit Noël », ce sont les américains et leur Santa Claus tout de rouge vêtu, mélange de diverses légendes et folklores occidentaux qui vont imposer le Père-Noël tel qu’on le connaît, qui passe par la cheminée pour apporter des cadeaux aux enfants sages.
Je vous embrasse et vous souhaite à toutes et tous un
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Pour en savoir plus sur les traditions de Noël, et pour les illustrations, c’est sur Gallica !