Lucie de Syracuse est une petite meuf bien dans sa peau et bien dans sa religion. Elle est déjà orpheline de père, lorsque sa mère, Eutychie, tombe malade en 304 de notre ère. Pour tenter de sauver sa peau, elle invoque Sainte-Agathe, elle aussi Sicilienne. Il n’en faut pas plus pour que la mère de Lucie soit rapidement sur pied, c’est ce qu’on appelle une guérison miraculeuse ! Soulagée et reconnaissante d’avoir pu soigner sa mère, Lucie décide alors de vouer sa vie à la religion ; le christianisme. Pour cela, elle commence par être charitable, elle distribue l’héritage légué par son père aux plus démunis et bien évidemment, elle fait le vœu de rester vierge toute sa vie.
Il y en a bien un à qui tout cela déplaît… Avant de mourir, le père de Lucie avait promis sa fille en mariage à un homme. Et le mec, il fait bien la gueule de voir que sa future épouse jette l’argent par les fenêtres alors qu’il est censé lui revenir dès leur union et en plus, épouser une meuf qui compte bien rester vierge, c’est trop pour lui ! Pour être certain que l’union défavorable qui se prépare ne se fasse pas et pour se venger, il décide de dénoncer Lucie au consul Pascasius afin que les édits de Dioclétien s’appliquent sur ses faits et gestes car Lucie devenue chrétienne est une ennemie des divinités de l’Empire. Face à cette menace, Lucie décide de s’arracher les yeux (quoi de plus normal…) et de les envoyer dans une boite à celui qui devait être son époux, comme pour le défier. La vierge Marie lui aurait alors apporté une nouvelle paire encore plus belle. Aussi, Sainte-Lucie est souvent représentée avec un plateau dans les mains sur lequel on peut voir ses yeux. Tout comme Sainte-Agathe qui porte ses propres nichons après son supplice.
La persécution antichrétienne de la tétrarchie de Dioclétien
Ah Dioclétien, des mecs comme ça, il n’y en a pas eu beaucoup dans l’histoire. Son petit délire ? Son kiff du matin ? Torturer les chrétiens ! Sa politique antichrétienne est pleinement assumée et il promulgue quatre édits universels au début du IVe siècle. En gros, les églises et livres sacrés doivent être brûlés, les évêques doivent être emprisonnés, et on tue ceux qui ne sont pas d’accord. En revanche, les repentis ont le droit de vivre libres. Mais rares sont les personnes qui préfèrent nier la foi.
Le martyre de Sainte-Lucie
Une fois que le consul saisit l’affaire, le procès de Lucie a lieu et elle s’exprime très calmement.
«Toi tu gardes les volontés de tes princes et moi j’observe nuit et jour les volontés de mon Dieu… Toi tu désires leur plaire et moi je n’ai d’autre ambition que de plaire au Christ seul. Fais donc ce qui te semble utile et moi je ferai ce qui sera utile au salut de mon âme ».
Pour une meuf qui sait pertinemment qu’elle va être mise à mort, c’est plutôt propre. J’en connais qui chouine pour moins que ça.
Pascasius veut agir avec force et violence contre cette entêtée. Si Lucie veut rester vierge, qu’à cela ne tienne, la première sanction pour la chrétienne est d’être transportée dans un lupanar pour être violée à plusieurs reprises par des débauchés. La réponse de Lucie ne se fait pas attendre, elle est claire « Si vous me faites violer, ma chasteté n’en sera que doublement récompensée dans le ciel ». Sauf que ça ne se passe pas vraiment comme le consul l’espère, à l’annonce de son sort, Lucie s’est comme rigidifiée. Figée sur place par la présence du Saint-Esprit, la force d’un attelage de plus de 1000 hommes et 1000 bœufs n’aurait pas suffit à la déplacer.
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Quels maléfices emploies-tu donc ?
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Je ne recours point aux maléfices, mais la puissance de Dieu est avec moi.
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Comment peux-tu, femme de rien, triompher d’un millier d’hommes ?
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Fais-en venir dix mille, et ils ne pourront lutter contre Dieu.
Pascasius décide alors de verser de la poix sur Lucie pour la faire bouger, puis de l’huile bouillante. En vain. Le consul fait alors le choix de lui transpercer le cou avec une épée et de la foutre au bûcher, mais là encore les flammes s’éloignent et Lucie reste de marbre. Elle ne bouge pas, ne souffre pas, ne meurt pas, elle continue de chanter les louanges du Christ. C’est seulement lorsqu’un prêtre vient lui donner la communion qu’elle décède, sans souffrance.
illustration par les créateurs de Jésus Sixte pour Raconte-moi l’Histoire
Aujourd’hui encore, Sainte-Lucie est la patronne des aveugles, des ophtalmologues et des électriciens… Oui oui, des électriciens…
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Dommage de se sentir obligée d’utiliser ce langage!,
Cher Monsieur, je respecte votre avis mais souvenons-nous que la vulgarisation se définit comme une « forme de diffusion PÉDAGOGIQUE des connaissances qui cherche à mettre le savoir (et éventuellement ses limites et ses incertitudes) à portée d’un public non expert de rendre accessible au plus grand nombre ». Cette définition est de Wikipédia et je ne pense pas courir un risque énorme en ne vérifiant pas ce qu’en dit, par exemple, le dictionnaire de l’Académie Française.
On a là un style d’écriture qui se veut convivial sans rien sacrifier de la rigueur des faits. Comment espérez-vous vaincre les préjugés qui bloquent l’accès et l’intérêt pour la culture en adoptant ce genre de position rétrograde ? Étant admis que la vulgarisation est le principe même de ce site Internet il va falloir m’expliquer le problème d’utiliser « ce langage!, »…….. Bien à vous.
Robert veut juste nous dire que le savoir n’est réservé qu’à une élite bien sous tout rapport. En fait, Robert est juste un vieux c*** (auto censure du gros mot)
J’adore lire vos articles. Ce mélange des genres est moderne, facile et agréable à lire !
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