Aujourd’hui je vous parle de Frédéric-Auguste de Saxe, encore appelé Frédéric-Auguste Ier roi de Pologne ou Auguste II le Fort. Ah ça, y’a pas à dire, il a fait fort et il a su marquer l’Histoire. Et pour cause, on ne sait compter le nombre de ses maîtresses et on estime à 350 le nombre de ses enfants illégitimes. Découvrez sa vie !
Qui est Auguste II ?
Auguste II est né à Dresde le 12 mai 1670, il devient prince électeur de Saxe en 1694, puis roi de Pologne et grand duc de Lituanie. Le mec, il est doué en politique. Après s’être converti au catholicisme, il parvient à devenir roi de Pologne en écrasant le candidat de Louis XIV, le prince de Conti. Faut dire qu’il a le soutien de la Russie. Auguste der Starke est très porté sur le cul, certes, mais aussi sur les arts et il participe grandement au développement de la culture et des sciences. Il possède notamment un musée personnel avec un cabinet de curiosités à faire pâlir nos blogueuses. En revanche, Auguste II n’est pas un tendre. Lorsqu’il veut quelque chose, il sait y faire, même s’il faut sacrifier quelques personnes. On lui doit notamment la porcelaine.
La découverte de la porcelaine de Saxe
Johann Friedrich Böttger est un (al)chimiste allemand, réputé pour chercher activement la pierre philosophale. Il n’hésite pas à faire croire à toute l’Europe qu’il sait fabriquer l’or, mais ça se retourne un peu contre lui lorsque le roi de Prusse Frédéric-Guillaume I lui demande de prouver ses capacités. Rapidement, Böttger prend ses jambes à son cou de peur d’être emprisonné, ou tué pour avoir menti et il se retrouve en Saxe où Auguste II l’attend de pied ferme. Conscient de la réputation du chimiste, le Fort veut garder ce mec à ses côtés pour qu’il lui fabrique de l’or. Böttger refuse de donner sa botte magique, alors ni une ni deux, Auguste II l’emprisonne mais pas n’importe comment. Il lui donne tout le nécessaire pour fabriquer des trucs. Un peu tout ce qu’il veut. L’idée est d’avoir un résultat. Un truc cool dont il pourra se vanter dans toutes les cours européennes. Böttger est un peu emmerdé, mais lorsque le roi de Pologne lui propose de trouver une alternative à la porcelaine de Chine ou du Japon, il décide de se mettre au boulot. S’il est un mauvais alchimiste, Böttger est un très bon chimiste et il se rend compte que les coquilles d’œufs en poudre ne pourront jamais donner de la porcelaine de qualité. En revanche, il essaie de faire cuire de l’argile à très haute température et bim il obtient une porcelaine solide et d’un blanc immaculé. Böttger a fabriqué la porcelaine de Saxe et il fonde alors la première manufacture. Auguste II est ravi du travail réalisé par son chimiste, il le libère et lui offre beaucoup d’argent mais Böttger décède rapidement et n’a pas l’occasion de dépenser l’or qu’il a enfin entre les mains.
Mais revenons à nos moutons et à la forme olympique du roi de Pologne.
Un homme en forme
Auguste II de Pologne est réputé pour sa poigne et sa robustesse. En effet, on raconte qu’il peut porter un sonneur de trompe debout sur son avant-bras pendant plus de 5 minutes, le temps d’un mini concert. Ou encore qu’il lutte contre les ours, pratique le lancer de renard ou plie des fers à cheval à mains nues. Le journaliste David Randall, dans son livre Folies Royales, précise malgré tout que le roi garde ses prouesses pour les plus intimes et personne ne l’a jamais vu réellement exercer de talent de force. Sauf peut-être avec les femmes… Mais pas la sienne !
Le mariage d’Auguste II
Disons-le, le mariage d’Auguste II et Chistiane Eberhardine de Bardebourg-Bayreuth n’est pas des plus folichon. Eberhardine est protestante, de fait la population l’aime beaucoup et lorsque son mari décide de se convertir au catholicisme pour devenir roi de Pologne, elle refuse catégoriquement d’en faire autant. La Saxe a connu une grande période de catholicisme autoritaire et rejette cette religion, au contraire, le protestantisme est bien vu et accueilli avec joie. De fait, elle devient reine de Pologne par mariage mais n’a jamais été couronnée et on la surnomme Sachsens Betsäule, soit le pilier de la prière de la Saxe. Eberhardine et Auguste II ont un enfant ensemble, le futur Auguste III. Du fait de leurs nombreux désaccords, le couple va vivre séparément et faut dire que la reine ne supporte pas la présence incessante des nombreuses maîtresses de son époux.
Auguste III : comme son père, c’est un collectionneur mais rien à voir avec les femmes et enfants illégitimes, lui ce qu’il collectionne, ce sont les tenues et les perruques. Il en aurait eu plus de 1500. Frédéric le Grand, n’hésite pas à le tacler tranquillement d’un : « autant de perruques pour un homme qui n’a pas de tête… » Pas très sympa le Frédo.
Les trois cents bâtards du roi
S’il y a bien un domaine dans lequel Auguste II s’illustre parfaitement c’est la drague et aussi le cul. Les maîtresses vont et viennent, ce sont des femmes d’un certain rang qui finissent par épouser de gré ou de force des proches du roi, elles se succèdent et toutes laissent des gamins illégitimes au roi. Selon Wilhelmine de Bayreuth, Auguste II possède entre 365 et 382 bâtards. Il est impossible de vérifier le nombre exact, d’autant qu’Auguste II n’en reconnaît presque aucun, sauf ceux de Fatima, peut-être la seule femme non aristocratique qu’il a véritablement aimée.
Parmi les nombreuses maîtresses d’Auguste II, il est possible de citer Angélique Duparc, une actrice française (parenthèse chauvine terminée) mais concrètement son passage dans le lit du roi n’a pas marqué l’histoire, contrairement à d’autres que je vous présente tout de suite.
Fatima, la turque
En 1686, alors que l’armée suédoise marche sur l’Empire Ottoman et confisque les biens et les esclaves appartenant aux Turcs, Fatima est, à peine arrivée à Stockholm, convertie et baptisée Maria Aurora puis mariée au baron Alexander Erskin. Elle apprend le français ainsi que l’étiquette très en vogue dans les cours européennes et en particulier à Versailles, elle devient alors dame de compagnie d’Aurora von Königsmarck, alors maîtresse d’Auguste II en 1691. Dix ans plus tard, le roi de Pologne fait de Marie Aurora sa maîtresse royale et de leurs enfants Frédéric Augustus et Katharina, des comtes et comtesses. Si la relation entre Fatima et Auguste II a été parsemée de séparations durant lesquelles le roi n’hésitait pas à faire des gamins à d’autres femmes, tout porte à croire qu’ils se sont portés un amour sincère.
Maximiliane von Lamberg, la libertine
Entre 1696 et 1704, Maximiliane, alors déjà mariée deux fois, se retrouve régulièrement dans le lit d’Auguste II. Un enfant nait de ces unions éphémères, mais il est mort très peu de temps après la naissance. Leur relation se termine lorsque le roi apprend que Maximiliane possède plusieurs amants à la cour. Piqué dans son orgueil de ne pas être le seul homme de cette femme, il lui donne 24h pour quitter le pays sous peine d’être lourdement sanctionnée. C’est quand même un comble.
Ursula, maîtresse royale et bien d’autres
Après avoir épousé le prince polonais Jerzy Dominik Lubomirski à l’âge de 15 ans et être rapidement devenue veuve, Ursula rencontre Auguste II. En réalité, en apprenant le veuvage de cette princesse, le roi a tout mis en œuvre pour la mettre dans son lit, il est allé jusqu’à demander au pape de vanter ses mérites afin qu’elle accepte de rencontrer le roi de Pologne aux gros bras malgré sa réputation sulfureuse. En 1700, Ursula devient la maîtresse officielle d’Auguste. En 1704, la princesse met au monde un fils, Johann Georg et la même année, le roi la remercie et la remplace par la princesse Teschen. Mais sans surprise, elle va être bannie de la cour et c’est Anna Constantia qui prend la place de maîtresse officielle et qui donne trois gamins au roi.
La comtesse Anna Constantia de Cosel
Lorsque Auguste II rencontre Anna Constantia, elle est déjà mariée au comte Adolf Magnus d’Hoym, mais concrètement, il s’en fout, il veut la mettre dans son lit. Et il y parvient mais la femme au fort caractère demande certaines conditions. Vu que son époux n’est pas super ok pour qu’elle coquine avec le roi, elle décide de le quitter mais veut s’assurer une vie de favorite royale. Aussi, elle exige d’Auguste II qu’il lui verse chaque mois une somme d’argent, disons assez coquette, mais surtout, elle lui fait signer un contrat : en cas de mort de la Reine, elle prend sa place. Le roi accepte tout, la rente mensuelle, le contrat, et il lui fait même construire des palais et un hôtel particulier. Anna Constantia est belle, mais pour autant, il ne va pas cesser d’avoir d’autres maîtresses !
Henriette Rénard et la bâtarde Anna Karolina
Entre 1701 et 1706 (on ne sait pas bien) Auguste II le fort rencontre Henriette Rénard (sans lui révéler son identité royale) et c’est un véritable coup de foudre pour le roi qui rapidement en fait sa maîtresse malgré l’excessive jalousie de la maîtresse officielle, Anna Constantia de Cosel. Les moyens de contraception étant ce qu’ils sont (mauvais et inefficaces), Henriette tombe enceinte et donne naissance à une petite fille nommée Anna Karolina. Le roi n’en a que faire, faut dire qu’un coup de foudre, une fois qu’il est consommé, ça ne vaut plus bien le coup. Henriette Rénard quitte alors son amant dont elle ignore l’exacte identité, prend sa fille sous le bras et part vivre en France où elle épouse François Drian, un riche homme d’affaires qui va élever la bâtarde du roi comme si c’était sa fille.
La jeune fille grandit à Paris avec sa mère et son beau-père sans avoir la moindre idée que son père est le roi Auguste II. En 1723, Anna Karolina rencontre Frederick Augustus Rotowsky, son demi-frère. C’est son père, Auguste II, qui lui a demandé de retrouver Henriette Rénard afin de reconnaître sa fille. Assez incroyable comme démarche. Et il ne s’arrête pas là, lorsqu’elle se rend à la cour de Dresde en 1724, Auguste II le fort décide de lui donner le titre de comtesse Orzelska. Anna Karolina va vite se faire à la vie de cour, en revanche elle va aussi faire scandale : elle boit, elle fume, elle porte des pantalons et même parfois des uniformes militaires juste pour agacer encore plus. Sans parler du fait qu’elle pratique la danse, l’équitation et la chasse aussi régulièrement que possible avec son père. Il est souvent dit dans les biographies du père et de la fille, qu’elle est rapidement devenue son enfant préférée. En 1727, elle devient la maîtresse du prince Karl-Frederick de Prusse, le futur Frederic II le Grand. Mais c’est avec son petit frère qu’elle se marie. Elle divorce de Karl Ludwig en 1733, après trois ans de mariage et continue à vivre dans le scandale. Elle vit, en fait, libre et heureuse.
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