En France, on sait très bien comment se passe la Saint-Patrick, on essaie de porter du vert, on rejoint des amis dans un pub irlandais et on boit des litres de Guinness en chantant les Pogues. Je le sais, je l’ai fait quelques fois. En revanche, en Irlande… Ben non, c’est la même chose. Je vous explique pourquoi dans cet article !
Saint-Patrick, fête irlandaise
Le 17 mars est une fête irlandaise en hommage à la date de mort de Patrick, en 461 (ou environ, on n’est jamais bien sûr). Il ne s’agit pas de la fête nationale comme le 14 juillet pour les Français, mais bien une date devenue fériée à cause d’une fête religieuse. Le mec est le saint patron de l’Irlande car au Vème siècle, il a largement contribué à la christianisation du pays et son histoire est super intéressante.
Si aujourd’hui la Saint-Patrick est une fête internationale, c’est bien grâce à l’émigration des Irlandais en France mais aussi aux Etats-Unis. Faut dire qu’au XIXème siècle, c’était la misère. Les récoltes de pommes de terre sont ravagées par le mildiou et la famine touche tout le pays. Affaiblis, les Irlandais tombent malades, il y a des épidémies meurtrières, comme le choléra en 1845 et plus de 700 000 personnes décèdent. Ceux qui en ont encore la force décident de fuir le pays sans pour autant renier leur culture et le folklore irlandais alors chaque 17 mars, ils portent un trèfle à la boutonnière et dansent jusqu’au bout de la nuit. Au XIXème siècle, plus de deux millions d’Irlandais se sont installés aux Etats-Unis.
Saint-Patrick, patron de l’Irlande
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Patrick n’est pas né en Irlande. Eh non, il voit le jour environ en 385 en Angleterre, où il grandit paisiblement dans une famille chrétienne, jusqu’à l’âge de 16 ans avec ses deux sœurs. Son père, Calpurnius est diacre et inspecteur des impôts de l’empire romain. On sait que sa grand-mère est originaire de Touraine en Gaule et que son grand-père a été prêtre (à l’époque, les prêtres peuvent se marier et avoir des gamins). En tant qu’aristocrate britto-romain, Patrick parle et écrit le latin mais il pipe rien au dialecte irlandais mais tout va changer l’année de son seizième anniversaire.
Saint-Patrick et les pirates irlandais
En 401 (ou 405), la famille de Patrick est attaquée, les parents sont tués et l’adolescent et ses sœurs sont enlevés par des pirates. On ne sait pas ce que Lupait et Tigris deviennent mais Patrick, lui, est vendu comme esclave. Il est alors berger le jour et enfermé la nuit dans une cage pendant près de 6 ans. C’est à ce moment-là que la foi investit Patrick, animé par une force divine, il apprend la langue gaélique et fuit en s’embarquant sur un bateau avec comme seul objectif non pas d’en finir avec la captivité mais bien de christianiser cette île de païen. En 411 (selon certaines sources) il retrouve les côtes de Bretagne insulaire et voit les légions romaines quitter son pays, maintenant il en est sûr, il faut rompre avec ces trois derniers siècles de domination romaine et faire régner le christianisme. Pendant une vingtaine d’années, Patrick voyage en Angleterre puis en 432, à la demande du pape Célestin, Patrick débarque en Irlande pour évangéliser l’île.
Les voyages de Saint-Patrick et son retour en Irlande
Une année avant l’arrivée de Patrick en Irlande, le pape a envoyé un évêque sur l’île, Palladius, mais ne parlant pas le gaélique, c’est pas pratique, c’est pourquoi Patrick est considéré comme le principal évangélisateur de l’Irlande. Patrick possède les codes irlandais du fait de sa captivité mais aussi romains de part son éducation, ainsi, il est facile pour lui de se faire entendre par les rois des différents états irlandais dont les enfants sont baptisés, et il sait se faire apprécier des druides qui ont une grande importance. On raconte que Saint-Patrick a fondé 365 évêchés et 3 monastères.
Saint-Patrick, le trèfle et les serpents
Saint Patrick est souvent représenté avec un trèfle à trois feuilles et des serpents pour deux raisons différentes. L’histoire nous explique que Patrick utilise le trèfle à trois feuilles pour représenter et expliquer aux païens la Sainte-Trinité ; le père, le fils et le Saint-Esprit lors de ses sermons. Sur l’île Saint-Honorat, Patrick a d’ailleurs fait construire la chapelle de la Sainte-Trinité en forme de trèfle (avec une nef et trois chapelles circulaires). Enfin, l’histoire des serpents est une métaphore de la conversion du peuple irlandais au christianisme. En effet, le serpent représente Satan et la légende raconte que Saint-Patrick a débarrassé l’Irlande de tous ses serpents en les jetant dans la mer. Lorsqu’il en restait qu’un seul, Patrick a présenté une boite au serpent en lui demandant d’y entrer. Il refuse en disant que la boite est trop petite pour lui. Après une très longue explication (comme un sermon), le serpent accepte d’entrer dans la boite et paf, Patrick la referme et la jette à l’eau. Plus de serpent, plus de païen, plus d’ennemi de dieu, selon l’Église : Patrick a véritablement sauvé l’Irlande.
Depuis le 17 mars 1607, date de reconnaissance de la fête religieuse, on boit des bières en son honneur…
Merci Marine!
Pas pour l’article, même si il est très bien, mais parce qu’un peu plus et je laissais passait la date cette année!
Je laisse jamais de commentaires, mais merci beaucoup pour tes articles!!