Gangolf, le saint patron des cocus

Remercions les jours fériés qui me permettent de : déménager, booster la campagne Ulule et écrire des articles. Les journées sont chargées en ce moment et bientôt l’envoi de plus de 600 livres ne va rien arranger. Bref, je prends le temps aujourd’hui de vous écrire sur Gangolf, un cocu notoire.

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 Qui est Gangolf ?

Gangolf est né en 702 à Varennes-sur-Amance. Ses parents sont de riches propriétaires et peuvent offrir à leur fils une éducation soignée. Aussi, Gangolf passe de nombreuses heures à lire, à écrire mais aussi à prier. Très pieux, ce n’est pas un enfant turbulent qui fait parler de lui, bien au contraire, il s’efface pour laisser briller dieu. Mais ses parents ont d’autres objectifs pour lui, ils veulent qu’il se marie et qu’il devienne militaire. Ce qu’il va faire très tôt au côté de Pépin le Bref. Il est la fierté de ses parents, d’autant que Dieu lui a donné des super pouvoirs.

On raconte que Gangolf peut : « guérir des gouttes, de préserver les moutons de la clavelée et autres maladies » et qu’il obtint le pouvoir de rendre la vue aux aveugles, de faire marcher les paralytiques, tout en guérissant le mal de dents, ce qui peut s’avérer très pratique, surtout au VIIIème siècle quand les dentistes ne sont pas encore au top du top, disons le. En plus, Gangolf épouse une jeune fille de haut-rang, Ganéa. Le tableau est parfait, tout le monde est beau, tout le monde est content… ou presque.Heiliger_Gangolf

Aparté : quel est donc ce prénom chelou ?

On est quand même en droit de se poser la question. Figurez-vous que Gangolf vient de l’allemand Gangulf qui signifie « loup agressif »… Mais personne n’a jamais porté aussi mal son nom que le Gangolf dont je vous parle (qui aurait pu s’appeler Wolfgang qui signifie : « se faire agresser par le loup »). En français, on peut aussi dire Gengoux.

Comment devient-on le saint-patron des cocus ?

On dit aussi, le martyr de la foi conjugale, lorsqu’on souhaite être poli.Tout commence lors de son mariage avec Ganéa. La jeune fille n’a pas les mêmes centres d’intérêt que son jeune époux. Elle n’en a rien à cirer de la prière, de l’honnêteté spirituelle, de la foi et encore moins de la chasteté. Ganéa aime les plaisirs de la chair, le jeu et le luxe. D’ailleurs lorsque les parents de Gangolf décèdent, elle en veut terriblement à son époux de ne pas pouvoir profiter de tout le pognon pour s’amuser à des jeux mondains ou être superbement vêtue. Alors rapidement, le couple bat de l’aile. Si Gangolf se plie aux obligations du mariage, il n’en tire aucun plaisir et préfère laisser ce genre de pratiques aux autres. Alors il décide d’offrir toute sa fortune au service des pauvres et de mener une vie d’austérité et de chasteté en se retirant dans un ermitage. Pendant ce temps, Ganéa, poursuit sa vie avec un amant vaillant et passionné. Tellement passionné, qu’il ne supporte pas l’idée qu’un autre homme sur la planète ait déjà touché à sa maitresse, alors le 11 mai 760, il part à la rencontre de Gangolf et le tue d’un coup d’épée.

Alors que le pauvre Gangolf ne s’est jamais plaint de rien, il voulait juste prier tout seul dans son coin. Il aurait pu faire enfermer Ganéa dans un couvent comme beaucoup d’hommes ont pu le faire, mais lui non. Et paf, on l’a retrouvé coupé en deux.

 Lorsqu’on découvre le triste sort réservé à Gangolf, la justice prend les choses en main et décide de prouver la culpabilité de Ganéa. Pas dans le meurtre de son époux, non, dans celle d’adultère. Alors qu’elle est enceinte de son amant, Ganéa est envoyée près d’une fontaine. Selon la légende, l’eau qu’elle contient démembre les coupables. Et paf, à peine Ganéa pose le pied par terre, ses bras en tombent. Et son amant est pris de terribles coliques. Et il meurt.

C’est de notoriété publique, Gangolf est cocu.

Saint Gangolf, version 2

Eh oui, il n’est pas rare de trouver différentes versions de la vie des saints… Impossible de savoir ce qui s’est vraiment passé, ce qui relève de la légende populaire ou de la vérité alors voici une autre histoire, avec les mêmes personnages.

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Après leur mariage, Gangolf est souvent à la cour de Pépin le Bref pour gérer les affaires de la guerre alors que Ganéa reste en Bourgogne ou elle peut assouvir toutes ses frasques sexuelles. Lorsque l’infidélité de sa femme lui vint aux oreilles, il décide de connaître la vérité en lui demandant de plonger le bras dans la fameuse fontaine. Les morceaux de chair de son épouse restant dans l’eau, Gangolf est officiellement cocu. L’amant de Ganéa pour se venger de l’affront de Gangolf décide alors de le tuer. Mais s’en prendre à un saint, ce n’est pas sans conséquence. Quelques jours après, l’amant, qui n’est autre que le prêtre du village, meurt dans d’atroces souffrances.

La finalité est la même.

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4 thoughts on “Gangolf, le saint patron des cocus

  1. Amusant ! Il eu été de bon temps d’écrire le mot Dieu avec une majuscule, sauf à parler des dieux, ce qui n’est pas le cas dans votre texte…

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