La Renaissance Italienne, ou l’art subtil d’étrangler sa meuf

Il était une fois un monsieur qui s’appelait Côme Premier. Si tu veux avoir l’air cool, tu peux dire Cosimo de’ Medici en te caressant les cheveux et en jetant un regard torride à ton écran. Moi je fais ça quand je commande des pizzas, j’aime bien. Quand je parle de Renaissance Italienne aussi. Côme Premier a été duc de Florence en 1537 puis grand-duc de Toscane. Classe. Il n’avait pas du tout vocation à l’être, mais un parent éloigné, Alexandre de Médicis, est mort sans héritier. Quelle aubaine !

Pour ne pas connaitre le même sort en faisant passer le pouvoir à une autre dynastie, Cosimo va épouser Éléonore de Tolède et construire une famille. En même temps qu’il prend place dans son duché en Toscane, il investit l’utérus de sa femme et lui fait 9 bambins. Oui, neuf. Dans le même utérus. Continuer la lecture

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La saignée mortelle de la reine Marie-Thérèse

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Nous sommes le 23 juillet 1683 et Marie-Thérèse, la douce épouse de Louis XIV, meurt dans d’atroces souffrances. C’est triste. Pendant ce temps, mesdames de Montespan et de Maintenon crient victoire. Mais que s’est-il passé dans l’aile sud-ouest du Château de Versailles?

La mort de Marie-Thérèse

Depuis le 21 juillet la Reine reste cloîtrée dans la pénombre de sa chambre. Elle est malade, une grosse fièvre et une grosseur sous l’aisselle. Merde. Marie-Thérèse va mourir, il faut agir. Son médecin, le docteur Guy Fagon, décide de sauver la Reine, mais il est perdu, il sait pas trop trop quoi faire. Faut dire que quand tu as une tête couronnée entre les mains, faut pas se planter, c’est comme Johnny. Face à la détresse de son confrère, le médecin du Roi, Antoine d’Aquin décide de lui donner quelques petits conseils.

Guy Fagon demande alors au chirurgien de faire une saignée. Faut dire qu’au XVIIIème siècle, lorsque quelqu’un est malade, on lui fait une saignée. C’est comme ça. Aujourd’hui, on te dit que c’est le stress, on te file un atarax et une boite de spasfon.

Une saignée au pied. Pour un abcès sous la poitrine. Je sais pas ce qu’ils apprennent à la faculté de Médecine de Montpellier, mais visiblement, Fagon a loupé les cours d’anatomie. Bref.

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Marie-Thérèse agonise, on lui donne une ou deux gorgées de vin émétique (qui fait vomir quoi), elle murmure un « Monsieur, je me meurs » et puis, bin, en fait, elle meurt dans les bras du Roi Soleil.

Heureuse d’être Reine, heureuse d’être mère, elle vit du bonheur qu’elle a fait sur la terre: un temple est préparé, mais quel nuage affreux a troublé  les regards élevé vers les cieux ! Quelle triste pâleur a couvert son visage ! Pourquoi nous tracez-vous cette cruelle image ? 

Extrait d’un petit poème de 22 pages sur la mort de Marie-Thérèse.

 

La guerre des maîtresses

Louis XIV a connu une collection de maitresses… Il y a eu les Mancini, Fontanges et puis y’a eu Montespan qui commence à être gentiment mise de coté, et la Maintenon qui fait une percée triomphante dans la vie du Roi.

En fait, le médecin du Roi, Antoine d’Aquin est un ami fidèle de Montespan, et le médecin de la Reine, le fameux Fagon, celui de Maintenon. Les jaseurs jasent et les rumeurs courent. Les maîtresses auraient chacune tirer les ficelles des médecins pour faire disparaître Marie-Thérèse et elles ont l’espoir non-dissimulé de lui piquer la couronne !

Mais qui est Montespan ?

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La nana était fille d’honneur de Marie-Thérèse avant de choper le Roi et de monter en grade. Elle va lui faire 8 enfants, devenir maîtresse officielle c’est un boulot à temps plein pour un utérus. Avant d’être légitimés les enfants seront envoyés chez une nounou, la future madame de Maintenon. Une vieille femme qui va taper dans l’oeil du Roi. Comme ça, Montespan est trankil. Mais pas trop trop puisqu’elle va être impliquée dans la célèbre affaire des poisons. C’est pas une jolie histoire, et il y a plein de poison, et plein de morts. Le Roi va se lasser d’elle et va en trouver une autre d’autant plus vite  qu’elle grossit à vue d’œil, et ça, ça ne plait pas à Louis XIV.

Mais qui est Maintenon ?

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C’est un peu le mythe du papa qui pécho la nounou, sauf qu’elle n’est pas jeune et ferme, mais plutôt vieille et flasque, mais jolie. Et dévote. SUPER PIEUSE MÊME. Pour ne pas pourrir aux enfers, Louis XIV épouse secrètement sa douce (et il peut la pécho sans problème de conscience) quelques mois après la mort de Marie-Thérèse. Ça n’a pas été facile de la mettre dans son lit, mais une fois qu’il lui a mis la main dessus, le Roi est alors touché par la grâce divine et il va pratiquer le catholicisme comme jamais. Du coup, fini les orgies et les spectacles à Versailles, c’est plutôt messes et fêtes religieuses, pas funky.

Ca fait jaser tout ça, du coup on accuse Maintenon d’avoir un peu organisé la mort de la Reine.

La princesse Palatine (la seconde femme du frère du Roi) affirme que Fagon a prescrit la saignée et le vomitif pour assurer la fortune de la « vieille guenipe », soit, la Maintenon. En fait, rien à voir, mais, la première femme de Monsieur était Henriette d’Angleterre, une chouette fille morte beaucoup trop jeune pour un bol de chicoré. Bref. JE vous raconterai ça une autre fois.

Et puis finalement, après une autopsie, les médecins (d’autres) découvrent que Marie-Thérèse est morte d’une infection pulmonaire. En fait, il suffisait de percer l’abcès, sans cela, il s’est développé à l’intérieur et ça a fini par faire un truc dégueu qui a infecté ses poumons. C’est pas joli-joli quoi.

Ce qu’il faut retenir, avoir des maîtresses c’est chouette, de bons médecins, c’est mieux.

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Le 1er janvier 1515, pas de fête et pas de cotillon pour le roi…

Bien ou quoi ton réveillon du premier de l’an ?

Sache que ça n’a pas été funky pour tout le monde. Genre Louis XII est mort d’une terrible dysenterie (une bonne diarrhée quoi) le 1er  janvier 1515, laissant ainsi le trône à François Premier, son arrière cousin, et mari de sa fille aînée. La consanguinité? Même pas peur. Faut dire que malgré ses deux mariages, il n’a pas eu d’héritier mâle. Dommage.

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Gabrielle d’Estrées et Henri IV, elle a pécho le (cœur du) Roi.

Henri IV n’est pas encore tout à fait Roi de France (il est protestant), c’est un chaos politico-religieux monstre. Henri III est mort, sans enfant. En même temps, avec une femme stérile et des aspirations homosexuelles, c’était pas gagné. Et puis il n’y a aucun prétendant au trône, ses frères (François II et Charles IX) sont décédés sans enfant. Bref le bordel, la Ligue, les protestants, les Espagnols, les Anglais. On pédale dans le royaume.

Gabrielle d’Estrées, qui est-elle ?

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Petite blonde aux yeux bleus, Gabrielle est née en 1573 dans une famille que nous qualifierons d’aisée. Pour ne pas dire blindée.

A l’âge de 17 ans, elle est présentée par son amant à Henri IV. Coup de foudre, big love ♥ dans le cœur du Roi. Il n’en est rien pour la jolie blonde, en même temps, qui voudrait galocher un prognathe, même Roi de France, sans pouvoir prétendre au trône ? Henri IV est marié avec la Reine Margot, sœur d’Henri III, Charles IV et François II. Faut suivre. Eux-mêmes fils d’Henri II, le mec qui meurt borgne.

Cependant depuis une sombre affaire, Marguerite ne vit plus avec le Roi, elle est exilée à Usson.

Donc Henri IV est marié, il est protestant, et Gabrielle se refuse à lui. Difficile la vie Riri. Les choses vont s’arranger, presque. Gabrielle cède aux avances royales sous les conseils avisés de sa tante qui la voit déjà Reine. Et enfin, pour accéder définitivement au pouvoir, le Roi va se convertir au catholicisme en 1593. Selon la bienséance catholique, un homme marié, roi ou non, n’a pas à fricoter avec une femme célibataire, c’est pourquoi le Roi va arranger le mariage de Gabrielle avec Nicolas d’Amerval. Désormais, Gabrielle est la maîtresse en titre d’Henri IV. (La logique)

Le Big Love à l’épreuve des mariages

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Henri IV est fou de sa jeune et jolie maîtresse, il la couvre de présents et de coïts, si bien que Gabrielle accouche de trois enfants en quatre années : César, Catherine-Henriette (c’est cadeau) et Alexandre. De plus, les deux amoureux veulent faire annuler leurs mariages respectifs pour pouvoir s’unir ensemble. Pour cela, Gabrielle d’Estrées demande l’annulation de son mariage avec comme argument l’impuissance de son mari, qui empêche la consommation du mariage. Ceci étant complètement faux, Nicolas d’Amerval refuse. Si c’est classe de se faire piquer sa meuf par le roi, se voir humilier par des diffamations, il refuse.  D’autant qu’il a eu quatre enfants d’une première union. Ce sera un autre motif qui fera défaire leur mariage. En effet, la première épouse (décédée) de Nicolas d’Amerval était une parente plus ou moins éloignée de la famille de Gabrielle. Le mariage est donc considéré nul pour consanguinité.

* Découvrez une lettre d’amour du Roi pour Gabrielle *

Cependant, Marguerite de Valois n’est pas d’accord, et défaire un mariage royal n’est pas si simple. Les conséquences sont toutes autres. Même si elle sait que son mari ne l’aime pas, elle ne veut pas céder son statut de Reine de France à une « catin de petite noblesse ». De plus, le pape florentin Clément VIII appartient à la famille Médicis et aimerait qu’Henri IV se marie avec Marie de Médicis, plutôt qu’avec Gabrielle d’Estrées. Enfin, Sully, Ministre des Finances, constate clairement que les caisses de l’État sont vides. Un mariage avec les Florentins rapportera une dot intéressante et effacera la dette que le royaume de France a contracté auprès des Médicis pour financer le chaos la guerre. Le bras droit du Roi se place donc du côté du pape et de la Reine de France en s’opposant farouchement au mariage de celui-ci avec sa maîtresse.

 

Le Roi est mort, vive le… ah, non. C’est rien en fait.

En février 1599, Henri IV tombe malade. La vérité ? L’abbesse de Longchamp lui refile une saloperie sexuellement transmissible. Tout le monde se retrouve à son chevet. Affolement général. Des rumeurs courent déjà dans le royaume. Le Roi est mort. Les rumeurs, l’ancêtre de la presse à scandale. Le Roi est sur pieds en moins d’une semaine. En revanche, il a un peu pris conscience de l’état dans lequel il aurait laissé le Royaume si jamais il passait de l’autre coté. C’est pourquoi il va engager des pourparlers avec les Florentins. Pendant ce temps, Gabrielle, folle de joie et d’opportunisme face à la santé du roi, fait confectionner sa robe de mariée. Naïve.

Les devins de Gabrielle d’Estrées

Enceinte du Roi pour la quatrième fois, la grossesse la rend nerveuse et elle décide de rendre visite à trois célèbres devins. Elle va pas être déçue : le premier lui dit qu’elle ne connaîtra jamais de second mariage. Bim. Le deuxième, qu’un enfant va lui faire perdre toute espérance de mariage. BIM. Et le dernier annonce à Gabrielle qu’elle va mourir jeune et ne verra pas le prochain jeudi de Pâques (dans un mois.) BIMBAMBOUM.

Pendant la Semaine Sainte, il est de coutume que chacun calme ses ardeurs, le Roi ne se montre donc pas avec sa maîtresse. Celle-ci, alors qu’elle fréquente de très (très) près le protestantisme, ne rechigne pas à assister à chacune des cérémonies catholiques pour être bien vue par le peuple et autre pape florentin, ayant l’espoir d’obtenir enfin l’autorisation papale de devenir Reine. La nuit du 8 au 9 avril, Gabrielle est prise d’une crise de convulsions, elle étouffe mais trouve la force d’écrire à Henri IV pour lui dire de venir la rejoindre au plus vite. Au petit matin, on la découvre la tête toute tordue, complètement tirée vers la gauche -c’est pas bon signe- de plus la maîtresse royale a perdu l’ouïe et la vue.

Gabrielle, à droite. Et sa sœur.

La foule Parisienne s’entasse devant la demeure, et il est possible d’entendre « Elle va donc enfin crever cette putain-là ! »  Le  matin du samedi Saint, comme l’avait prédit le devin (c’est son job en même temps), Gabrielle d’Estrées s’est éteinte. En décembre 1599, l’annulation du mariage entre Henri IV et Margot est accordée ; le 17 de ce même mois, Marie de Médicis devient Reine de France, mais c’est une autre histoire.

Cet article est présent dans le tome 1 de Raconte-moi l’Histoire, avec plein d’inédits et d’histoires drôles. Tu veux le lire ?

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