Les tourtes à la chair humaine de l’île de la Cité

Dans l’article du jour, je vous raconte l’histoire très célèbre des tourtes à la chair humaine de l’île de la Cité à Paris. C’est cette histoire même qui a inspiré Tim Burton pour le scénario de son film Sweeney Todd. Il s’agit bien d’un barbier et d’un pâtissier du XIVe siècle qui se sont associés, le premier apporte les cadavres, le second les transforme en tourtes qui se vendent comme des petits pains. Pourquoi un tel succès ? Était-ce pour le goût ou pour le petit prix des tourtes ?

Brouette

La consommation de viande au Moyen-Age

Au XIVe siècle la consommation de viande est assez importante. La population consomme environ 25kg de viande par an et par personne. Si les viandes sont variées, beaucoup sont réservées aux nobles et à ceux qui ont les moyens de les acheter : les gros gibiers, sanglier, cerf, chevreuil. Les oiseaux prestigieux, comme le faisan, le cygne, l’aigle et le paon. Mais aussi du canard, de l’oie, de la dinde. La populace, elle, consomme du porc (en viande ou en charcuterie), du lièvre, du pigeon, de la caille, des merles et autres grives… Il est assez rare de trouver dans les assiettes les animaux qui apportent de leur vivant quelque chose aux humains, comme la poule qui produit des œufs, le mouton qui apporte de la laine et la vache qui permet de labourer les champs. En revanche, une fois que les vaches ne servent plus à travailler, on les mange ! Pareil pour le mouton, passé un certain âge, on le croque. Aussi, en 1394, à Paris, on consomme en une année 30 000 bœufs, 30 000 porcs, 110 000 moutons et 13 000 volailles. Environ 50% de la viande consommée est du mouton.

Quand on connaît le goût du mouton, on comprend bien qu’un peu de chair fraîche humaine plus légère et surtout… inconnue a trouvé son public à Paris ! On raconte que même Charles VI se régalait de ces tourtes, sans savoir, évidemment, qu’il s’agissait de viande humaine.

Le commerce florissant de la rue des Marmousets

En 1387, une pâtisserie de l’île de la cité à Paris fait parler d’elle, et pour cause, elle vend les meilleures tourtes à la viande de tout le pays. Elle se situe à l’angle de la rue des Marmousets et de la rue des Deux-Hermites. Les prix sont accessibles, de fait, en plus d’allécher la cour du roi Charles VI, les tartes font aussi le bonheur de la populace. Continuer la lecture

Share Button

Le lancer de renard, sport à la mode au XVIIe siècle

Au XVIIe siècle, twitter n’existe pas, candy crush non plus, alors pour passer le temps, la population lit des livres et se cultive. Non, je déconne, dans certaines parties de l’Europe, principalement en Pologne, on s’amuse au lancer de renard. En Allemand, ça se dit fuchsprellen. Quand on dit renard, on parle bien de l’animal ! Mais pas seulement, on peut aussi jouer avec les chats, les furets, les blaireaux et autres animaux sauvages.

Les règles du jeu

Das_Fuchsprellen,_Hoflustbarkeit_aus_dem_vorigen_Jhd

C’est super simple… Il te suffit d’avoir des animaux mignons en quantité suffisante pour tenir toute une après-midi mais aussi d’avoir un espace clos. En général, on plante quelques poteaux dans un champ ou dans la cour d’un château, sur une surface plane et on tire des toiles entre les poteaux afin d’avoir une enceinte bien close (pour éviter que les animaux puissent s’échapper).

Ensuite, deux hommes tiennent une corde ou un filet de 7 ou 8 mètres, chacun par une extrémité. Les joueurs s’espacent de 6 ou 7 mètres, afin qu’une partie de la corde ou du filet touche encore le sol. Lorsque c’est bien le cas, une troisième personne ouvre la cage de l’animal de son choix et lorsque l’animal qui tente de fuir passe la corde ou le filet PAF les joueurs tirent sur les extrémités afin que l’animal décolle. Continuer la lecture

Share Button

Le lesbianisme ou l’amour entre femmes dans l’histoire

Aujourd’hui je vous parle de meufs qui s’aiment, qui se galochent et même qui couchent ensemble depuis des siècles et des siècles. Les lesbiennes ont toujours été effacées dans l’histoire, sauf lorsqu’il était question de les foutre au bûcher, comme les sorcières. Aujourd’hui, je vous raconte l’histoire du lesbianisme en Occident et puis plus particulièrement en France.

Le lesbianisme antique

lesbianisme

N’en déplaise à Sens Commun, la manif pour tous ou autres étroits d’esprit, le lesbianisme (et l’homosexualité en général) n’est pas récente et n’est pas non plus une question de mode. Eh oui, les femmes entre-elles peuvent s’aimer et elles le font depuis la nuit des temps. Nous n’avons aucune preuve de la présence du lesbianisme durant la préhistoire, ben ouais, les sources écrites sont plutôt rares, les peintures s’effacent mais durant l’antiquité les choses s’arrangent. D’ailleurs, le premier texte qui fait référence au lesbianisme date de 2300 avant notre ère. Soit, y’a plus de 4000 ans ! L’auteure est Enheduanna, la fille du roi Sargon d’Akkad. Elle est la grande prêtresse de Nanna, divinité en Mésopotamie. Enheduanna a écrit un chant en l’honneur d’Innana, déesse de l’amour et de la guerre. Elle décrit sa beauté et sa sensualité et se présente comme son épouse. Une meuf mariée à une meuf.

Mais la lesbienne la plus célèbre de la période antique n’est autre que Sappho ! La poétesse, en 600 avant notre ère, a écrit de nombreux textes décrivant l’amour et les relations intimes entre femmes. Elle revendique l’émancipation par la musique et les arts en général au sein de la communauté de femmes « Thiasos ». C’est d’ailleurs Sappho qui donne au mot Lesbienne le sens qu’on lui connaît. Enfin, c’est pas elle mais c’est grâce à elle. A l’origine, une lesbienne est une habitante de l’île de Lesbos en Grèce. On appelait la poétesse, Sappho la lesbienne, et puis vu qu’elle aimait les filles, on a décidé avec le temps de tout mélanger et hop lesbienne = aimer les femmes.

Sahpo_embrassant_sa_lyre-Jules_Elie_Delaunay_mg_8275-1024x750

On sait que durant l’Antiquité, en Grèce ainsi que sous l’Empire romain, le lesbianisme n’est pas perçu comme une déviance, une maladie ou truc vicieux du genre. Non, c’est juste normal. Ceci dit, on en parle très peu et on a très peu de sources à ce propos. Sur les vases et autres céramiques grecques, les femmes entre elles sont souvent représentées lascives, sensuelles, se caressant. Quel est le message ? On ne le sait pas bien.

Certains chercheurs, comme James Butrica, pensent que c’est parce que les hommes romains ou grecs (qui ont écrit les textes que l’on a conservés) n’acceptaient pas trop l’idée que des femmes puissent se donner du plaisir entre elles, et donc, sans la présence de l’homme. Ça fait mal à l’égo. Avec l’arrivée du christianisme et le Moyen-Age, on change clairement d’ambiance, vous connaissez l’Église, elle condamne à peu près tout. Continuer la lecture

Share Button

Ku Klux Klan, l’histoire de la violence raciale

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler du Ku Klux Klan, ouais les mecs avec leurs capuches pointues et leurs croix enflammées qui prônent la suprématie des Blancs sur les autres. Oui, tous les autres. Outre le fait que penser que la valeur d’un homme se mesure à sa couleur est complètement con, il y a aussi le problème des actes de violence pouvant, ou avec le souhait, d’entraîner la mort.

giphy (1)

Voici l’histoire (non exhaustive) du KKK.

L’origine du Ku Klux Klan

Le KKK est né dans les années 1860 de la frustration (certains parlent d’humiliation) des états du Sud des États-Unis à se voir imposer une politique égalitariste par le Nord à l’issue de la guerre de Sécession. Eh oui, l’esclavage c’est terminé (enfin en théorie…), plus de 4 millions de personnes se retrouvent libres. Si on n’en est pas encore à l’égalité des droits sociaux, la suprématie blanche prend un petit coup de canif. Alors, dans le nuit du 24 au 25 décembre 1865, de nombreux anciens officiers sudistes se retrouvent pour fêter Noël pépouze former une des plus célèbres et terribles organisations criminelles : le Ku Klux Klan.

Parmi les fondateurs célèbres, on peut parler de J. Calvin Jones, Richard R. Reed, John B. Kennedy, James R. Crowe et John C. Lester, ces deux derniers étant aussi à l’origine du nom du KKK.

KKK_night_rally_in_Chicago_c1920_cph.3b12355-640x400

D’ailleurs, ça vient d’où ce nom et ça veut dire quoi Ku Klux Klan ?

L’étymologie est bien connue, en grec kuklos signifie cercle et lux signifie lumière, alors lorsqu’on partage le mot, les deux définitions font sens : le cercle de lumière. Ensuite, « clan » à l’époque c’était plus classe que « team » alors on change le C en K pour uniformiser la première lettre de chaque mot. Et PAF, le KKK est né.

Les membres portent une cagoule blanche et pointue sur la tête ainsi qu’une longue robe. Parfois, les chevaux portent le même déguisement. L’idée des chevauchées nocturnes est de terroriser les Noirs qui sont peu instruits (faut dire qu’après des années d’esclavage, tu ne sais pas ou peu lire) et très superstitieux. De fait, grand nombre d’entre eux pensent qu’il s’agit de fantômes de soldats confédérés morts au combat qui ont la ferme intention de se venger. Si ce ne sont pas de véritables fantômes (désolée du spoil) les membres du Ku Klux Klan vont bien se « venger » pour rétablir l’ordre et la suprématie de l’homme blanc. Continuer la lecture

Share Button