Aujourd’hui je vous parle d’une danseuse célèbre berlinoise, connue pour ses frasques, ses addictions et ce qu’on qualifie parfois de « dépravation ». Elle est jeune, belle, libre, avant-gardiste, c’est une œuvre d’art à elle toute seule et elle a de la cocaïne plein les narines, c’est Anita Berber.
Une famille de femmes-artistes
Anita Berber est née le 10 juin 1899, son père est Félix Berber, premier violon de l’orchestre symphonique de Leipzig. Sa mère, Anna Lucie Thiem est une chanteuse de cabaret. A la maison, ça braille de toute part, les parents ne se supportent pas c’est pourquoi ils divorcent en novembre 1902 pour « incompatibilité de caractères ».
Quatre ans plus tard, Anna Lucie qui arpente les planches chaque soir à Berlin ne peut pas offrir à sa fille une stabilité familiale, c’est pourquoi elle l’envoie vivre chez sa grand-mère maternelle, Louise, qui lui offre tout ce dont un enfant peut souhaiter. En 1909, Anita s’inscrit dans une école de danse expressionniste et apprend la pantomime, qu’elle pratique de nombreuses années. Elle apprend le français, la couture et connait une éducation religieuse luthérienne. C’est pas la plus fun qu’on connaisse. Et elle ne va manifestement pas être très assidue.
Les débuts prometteurs de la jeune artiste Anita Berber
Lorsque la guerre éclate, Anita Berber déménage en banlieue berlinoise avec sa grand-mère et ses deux tantes maternelles. Elle commence à se produire dans des cabarets et suit des cours de théâtre et de danse, notamment avec Rita Sachetto. Une grande actrice, réputée pour ses spectacles de tableaux vivants. Lors de son premier spectacle avec la troupe, Anita Berber est déjà qualifiée de provocante, voire décadente face à sa rivale, Valeska Gert.
Mais quelques représentations plus tard, elle séduit les magazines féminins et fait la une de Die Dame. C’est ainsi que commence sa carrière de mannequin. En 1918, Anita assiste à la signature de l’armistice depuis l’étranger. La morosité allemande va commencer à apparaître, le pays humilié par le Traité de Versailles ca connaitre de grandes difficultés économiques, sociales et bien sûr, politiques.
C’est à Vienne, où elle se produit en 1918, qu’elle fait véritablement parler d’elle. C’est une des premières artistes à danser entièrement nue. Continuer la lecture