Le droit à l’avortement, retour au XIXème siècle ?

En ce moment, je ne suis pas contente. Je ne vous apprends rien, c’est tendu tendu la question de l’avortement en Espagne. Si j’ai bien tout compris, le projet de loi qui doit passer devant le Parlement espagnol n’autorise l’interruption de grossesse que dans deux cas, le viol et lorsque la grossesse présente un risque physique ou psychologique pour la mère. Bref, l’Espagne passe la marche arrière en ce qui concerne les droits de la femme (et de l’homme). Et le débat envahit la France. Aussi, je vous propose aujourd’hui de comprendre comment se déroulait un avortement dans la France du XIXème siècle. Que ça ne donne aucunes mauvaises idées aux rétrogrades de ce monde.

Edit du 24 juillet 2015 : le 21 juillet 2015, le parlement Portugais a décidé de rendre payant l’avortement jusque là aux frais de l’Etat. Un grand pas en arrière après avoir rendu en 2007 l’IVG possible et gratuit pour toutes les femmes enceintes de moins de 10 semaines.

Edit du 04 avril 2016 : la Pologne, pays déjà peu à l’aise avec l’avortement, compte bien l’interdire. Piqûre de rappel sur les risques des  avortements clandestins.

A la fin du XIXème siècle, l’avortement devient de plus en plus fréquent malgré l’illégalité, les difficultés, les douleurs, et sans tenir compte des pressions politiques, sanitaires, sociales, les femmes ont voulu échapper à la fatalité biologique des grossesses successives.

Les méthodes d’interruption de grossesse

  • Les recettes et autres potions pas tellement magiques. Elles sont effectuées par les femmes elles-mêmes. Principalement à base de persil, et plus tardivement à base de médicaments. Le taux de réussite n’atteint pas les 5%, c’est pourquoi les femmes concernées doivent nécessairement utiliser des méthodes beaucoup moins douces. Tout au long du XIXème siècle les détails des faits notés dans les décisions de justice permettent de rendre compte de la violence que pouvait générer une grossesse non désirée…

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Le monde économique: Dis moi qui tu es, je te dirai si j’ai de la place

Lorsqu’on évoque l’Ancien-Régime, on pense au Roi. Lorsqu’on pense au Roi, on pense aux châteaux, aux couronnes, à l’absolutisme, à la justice approximative, aux impôts exorbitants sur le menu peuple, mais rarement au monde économico-financier et les institutions créées pour faciliter la vie du petit et du gros sous. Et pourtant, il fallait gérer le commerce, la contrebande, et les impôts.

Le XVème siècle

En premier lieu, on peut citer les cours d’amirautés.

Sous l’Ancien-Régime, il existe cinq cours d’Amirauté qui correspondent au ressort de cinq parlements, Paris, Rennes, Rouen, Bordeaux, Toulouse, Aix. A Paris, le tribunal s’appelle la Table de Marbre, et puis dans les autres villes, aussi… Bin c’est pratique de donner le même nom. Or, en province, les cours d’amirautés se trouvent dans les Parlements.

A la fin de l’Ancien-Régime, il y en a près de 50 partout sur les cotes. Plus  le royaume a besoin d’argent, plus on en crée. Pourquoi ? Parce que c’est pour lutter contre la contre-bande, et surtout, parce que les officiers doivent acheter le droit d’y travailler. Astuce de Roi pour gagner du fric.

carte amirauté

Les amirautés ont des attributions juridiques et économiques, les officiers ont pour mission de  surveiller la pêche, les marins, les pirates, les déserteurs, les noyés, ou encore lorsque les marins sont bourrés et font des conneries qui relèvent du civil ou du pénal, par exemple. La plus grosse amende est de 150 livres, c’est uniquement à partir de cette somme qu’il est possible de faire appel. Au delà, ça passe devant la cour du Parlement.

Les amirautés sont peuplées d’officiers, il n’y a qu’un seul amiral qui se trouve à Paris, les autres sont des lieutenants, des maîtres des quais, des procureurs, des gardes côtes, et aussi des interprètes, car tous les marins ne sont pas francophones, en commerce avec l’orient ou encore la grande Bretagne, les espagnols ou autres. Va comprendre un marin portugais bourré…

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La saignée mortelle de la reine Marie-Thérèse

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Nous sommes le 23 juillet 1683 et Marie-Thérèse, la douce épouse de Louis XIV, meurt dans d’atroces souffrances. C’est triste. Pendant ce temps, mesdames de Montespan et de Maintenon crient victoire. Mais que s’est-il passé dans l’aile sud-ouest du Château de Versailles?

La mort de Marie-Thérèse

Depuis le 21 juillet la Reine reste cloîtrée dans la pénombre de sa chambre. Elle est malade, une grosse fièvre et une grosseur sous l’aisselle. Merde. Marie-Thérèse va mourir, il faut agir. Son médecin, le docteur Guy Fagon, décide de sauver la Reine, mais il est perdu, il sait pas trop trop quoi faire. Faut dire que quand tu as une tête couronnée entre les mains, faut pas se planter, c’est comme Johnny. Face à la détresse de son confrère, le médecin du Roi, Antoine d’Aquin décide de lui donner quelques petits conseils.

Guy Fagon demande alors au chirurgien de faire une saignée. Faut dire qu’au XVIIIème siècle, lorsque quelqu’un est malade, on lui fait une saignée. C’est comme ça. Aujourd’hui, on te dit que c’est le stress, on te file un atarax et une boite de spasfon.

Une saignée au pied. Pour un abcès sous la poitrine. Je sais pas ce qu’ils apprennent à la faculté de Médecine de Montpellier, mais visiblement, Fagon a loupé les cours d’anatomie. Bref.

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Marie-Thérèse agonise, on lui donne une ou deux gorgées de vin émétique (qui fait vomir quoi), elle murmure un « Monsieur, je me meurs » et puis, bin, en fait, elle meurt dans les bras du Roi Soleil.

Heureuse d’être Reine, heureuse d’être mère, elle vit du bonheur qu’elle a fait sur la terre: un temple est préparé, mais quel nuage affreux a troublé  les regards élevé vers les cieux ! Quelle triste pâleur a couvert son visage ! Pourquoi nous tracez-vous cette cruelle image ? 

Extrait d’un petit poème de 22 pages sur la mort de Marie-Thérèse.

 

La guerre des maîtresses

Louis XIV a connu une collection de maitresses… Il y a eu les Mancini, Fontanges et puis y’a eu Montespan qui commence à être gentiment mise de coté, et la Maintenon qui fait une percée triomphante dans la vie du Roi.

En fait, le médecin du Roi, Antoine d’Aquin est un ami fidèle de Montespan, et le médecin de la Reine, le fameux Fagon, celui de Maintenon. Les jaseurs jasent et les rumeurs courent. Les maîtresses auraient chacune tirer les ficelles des médecins pour faire disparaître Marie-Thérèse et elles ont l’espoir non-dissimulé de lui piquer la couronne !

Mais qui est Montespan ?

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La nana était fille d’honneur de Marie-Thérèse avant de choper le Roi et de monter en grade. Elle va lui faire 8 enfants, devenir maîtresse officielle c’est un boulot à temps plein pour un utérus. Avant d’être légitimés les enfants seront envoyés chez une nounou, la future madame de Maintenon. Une vieille femme qui va taper dans l’oeil du Roi. Comme ça, Montespan est trankil. Mais pas trop trop puisqu’elle va être impliquée dans la célèbre affaire des poisons. C’est pas une jolie histoire, et il y a plein de poison, et plein de morts. Le Roi va se lasser d’elle et va en trouver une autre d’autant plus vite  qu’elle grossit à vue d’œil, et ça, ça ne plait pas à Louis XIV.

Mais qui est Maintenon ?

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C’est un peu le mythe du papa qui pécho la nounou, sauf qu’elle n’est pas jeune et ferme, mais plutôt vieille et flasque, mais jolie. Et dévote. SUPER PIEUSE MÊME. Pour ne pas pourrir aux enfers, Louis XIV épouse secrètement sa douce (et il peut la pécho sans problème de conscience) quelques mois après la mort de Marie-Thérèse. Ça n’a pas été facile de la mettre dans son lit, mais une fois qu’il lui a mis la main dessus, le Roi est alors touché par la grâce divine et il va pratiquer le catholicisme comme jamais. Du coup, fini les orgies et les spectacles à Versailles, c’est plutôt messes et fêtes religieuses, pas funky.

Ca fait jaser tout ça, du coup on accuse Maintenon d’avoir un peu organisé la mort de la Reine.

La princesse Palatine (la seconde femme du frère du Roi) affirme que Fagon a prescrit la saignée et le vomitif pour assurer la fortune de la « vieille guenipe », soit, la Maintenon. En fait, rien à voir, mais, la première femme de Monsieur était Henriette d’Angleterre, une chouette fille morte beaucoup trop jeune pour un bol de chicoré. Bref. JE vous raconterai ça une autre fois.

Et puis finalement, après une autopsie, les médecins (d’autres) découvrent que Marie-Thérèse est morte d’une infection pulmonaire. En fait, il suffisait de percer l’abcès, sans cela, il s’est développé à l’intérieur et ça a fini par faire un truc dégueu qui a infecté ses poumons. C’est pas joli-joli quoi.

Ce qu’il faut retenir, avoir des maîtresses c’est chouette, de bons médecins, c’est mieux.

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Les années folles, c’était pas si fou-fou.

Le 11 novembre 1918, c’est la fin de la guerre, c’est le traité de Versailles. L’Allemagne va payer toutes les réparations de la guerre, les blessés et les veuves vont avoir des pensions, ça va être cool. youpitralala VIVE LA FRANCE RICHE ET PROSPÈRE et les années folles. Mais c’est pas tout à fait ça, range ta robe courte et ton porte-cigarette ma jolie, on est pas là pour rigoler.

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