On a bien rigolé avec les mauvaises mœurs, les bonnes manières, tout ça. Mais c’est fini, enfin on fait une pause. Aujourd’hui on va parler droit pénal, on va parler époque romaine, et on va surtout évoquer la vengeance privée … Continuer la lecture
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Rencontre, drague et fiançailles au XIXème siècle.
Il faut savoir qu’au XIXème, on se marie tard, 25-26 ans pour la demoiselle, 27-28 ans pour le damoiseau. Et ceci pour différentes raisons :
- Première révolution sexuelle, on ne se marie (presque) plus par intérêt mais par amour (c’est beau)
- Trouver un mec sympa et riche duquel on peut s’amouracher, c’est plus compliqué que de trouver un mec riche tout court.
- En plus faut le trouver dans son village (endogamie), ou pas loin, sinon c’est la merde, la famille peut demander une sorte de « participation financière » au mec qui va prendre la fille à la ville. Mais en même temps, des fois on dit rien car c’est la seule façon d’éviter la consanguinité. Mais si tu aimes vraiment trop ton cousin, tu peux demander une dérogation pour te marier.
- On n’a pas envie de s’emmerder avec une ribambelle de gosses, la contraception est carrément incertaine, alors plus on se marie tard, plus la ménopause est proche (Astuce !)
Mais il arrive un jour où il est là, beau, riche et so cute et il la voit, belle, blonde, avec des seins encore fermes et prête à enfanter. Ça va draguer sévère. Mais Madame la baronne est là pour expliquer les règles de savoir vivre.
Les bonnes manières
D’abord, il ne se jette pas sur elle, et il ne lui adresse pas la parole, on est civilisé. Il se renseigne sur la demoiselle par des intermédiaires. Si tout correspond, rang social, fortune, famille, il est opportun que les intermédiaires organisent un dîner, ou les réunissent lors d’un bal. Il est impératif que les parents de la future mariée soient présents. N’oublions pas que la transaction se fait grâce à eux. La jolie blonde ne doit rien savoir, sinon elle va perdre de son naturel, va voir son cœur s’emballer et risque d’être terriblement déçue si monsieur décide que finalement, sa copine rousse est mieux. On lui évite une terrible humiliation, en somme.
Donc là tout est possible, soit tout le monde se plaît et on va mettre en place des rencontres qui ne sont improvisées qu’aux yeux de la jeune fille, soit l’une ou l’autre des parties se retire. Soit les deux, et là tout va bien, on peut recommencer avec d’autres.
Les fiançailles
Imaginons que tout se passe bien. Les fiançailles se font dans une intimité rigoureuse : les deux couples de parents et les intermédiaires. Le fiancé doit apporter un bouquet de fleurs blanches ainsi qu’une bague, la fiancée porte une robe colorée. On les laisse enfin s’approcher, discuter sans être écoutés, mais on ne les laisse jamais seuls sauf coutumes contraires. Par exemple, dans le sud-ouest de la France tout comme en Suède (Toi non plus tu vois pas trop trop le lien ?) il existe la Cour amoureuse. C’est-à-dire que pendant le temps des fiançailles, les deux promis peuvent dormir ensemble sur le dos. Habillés, et non couverts. La jeune fille peut poser sa tête sur le torse du garçon. Leurs jambes ne peuvent pas être en contact. Le fiancé peut se permettre de toucher l’épaule de sa douce pour la déplacer s’il a le bras endolori, ils ont pensé à tout.
Pendant ce temps les deux familles signent le contrat de mariage.
La promesse de mariage, l’entre deux droits
Les futurs époux ont le droit de décider de renoncer au mariage après les fiançailles, une promesse de mariage n’est pas un contrat. Au nom de la liberté de contracter, les fiancés ne sont tenus par aucune obligation de mariage. Mais bon les boules quoi. Une semaine ou deux heures avant les noces, t’es comme un con, à nouveau sur le marché et ruiné par le coût de la cérémonie. À ce propos, le code civil a prévu deux conditions de dommages et intérêts qui peuvent fonctionner pour la partie lésée. Celle qui s’est retrouvée seule devant l’autel. Celle qui a les boules.
La partie lésée peut donc obtenir des dommages et intérêts pour préjudice moral ou préjudice matériel. C’est-à-dire, si celui qui se fait larguer en acceptant de se fiancer est passé a côté d’une autre promesse de mariage qui lui aurait apporté plus d’amour d’argent, ou pour rembourser tout l’argent engagé dans les cérémonies de fiançailles et de mariage. Mais aussi pour l’humiliation, après la publication des bans, tout le monde est au courant, tu passes pour un con. Les dommages et intérêts sont donc obtenus dans le cas où la rupture est brusque et sans motif sérieux.
Et puis parfois, les gens se marient et sont heureux toute leur vie.
Marie Mancini et Louis XIV, elle a pécho (le cœur) du Roi.
Âgé de 9 ans en 1647, Louis XIV passe ses royales journées avec les nièces de Mazarin. D’abord Anne-Marie et Laure Martinozzi, puis cinq autres Mancini : Olympe, Laura, Hortense, Marie-Anne et Marie. Elles sont décrites comme étant plutôt très laides : « Elles ont les yeux d’un hibou, l’écorce blanche comme un chou, les sourcils d’une âme damnée et le teint d’une cheminée. » Effectivement… Rien de tentant…
Le premier béguin pour Olympe
En 1654, le roi a 16 ans, ses hormones le travaillent grave. Après avoir déshonoré quelques filles de chambre, Louis XIV tombe amoureux d’Olympe Mancini. Ils sont tout le temps ensemble, bal, théâtre, autres divertissements… Leur idylle d’adolescents tend de plus en plus à passer comme devenant légitime. Olympe influence le roi, elle se voit déjà Reine de France.
Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, ne l’entend pas de cette oreille. Elle charge Mazarin de trouver un époux à sa nièce, ce sera le conte de Soissons. Si la cour reste stupéfaite de cette séparation, Louis XIV ne connaît pas encore son premier chagrin d’amour, il retourne à ses occupations nocturnes : trousser les filles d’honneur. Continuer la lecture
Bonaparte veut étouffer l’Angleterre. Le blocus continental.
Le contexte – Guerre et Paix d’Amiens
Depuis les années 1790, la France connaît une politique commerciale très dirigiste, notamment durant la Convention, où les importations et les exportations sont prohibées. Il faut attendre 1799 et l’arrivée de Napoléon au pouvoir pour voir le commerce international reprendre un peu de vigueur. Des traités sont conclus avec l’Espagne et le Portugal, on a fait la paix commerciale depuis la fin du traité de Methuen. Par contre, on est en guerre contre les Anglais, une histoire de colonie, de frontières et de fric. En 1802, on signe un traité de paix. C’est la Paix d’Amiens.
L’Angleterre, qui a des tendances libérales, propose à la France un traité commercial. La France accepte de négocier, mais l’Angleterre reste ferme et aimerait bien nous ken’ comme en 1786 avec le Traitéd’Eden. On en a assez d’être pris pour des cons. Napoléon Bonaparte refuse.
C’est re la guerre commerciale. La paix n’a duré qu’un an.