François de Montmorency-Bouteville a perdu la tête.

François de Montmorency-Bouteville

« À défaut d’une mort digne, on peut rêver d’une mort noble. »

 

Nous appellerons notre protagoniste François. Né en 1600, le gros délire de François c’est de couper des têtes. Mais pas n’importe lesquelles, seules celles des mecs qui l’emmerdent. Au duel. Mais le duel a été plusieurs fois interdit, genre en 1599, 1602, 1613, 1617, et 1623. Mais que nenni, en 1625, François de Montmorency-Bouteville tue un comte, en 1626 il découpe un comte et blesse un baron. Le Baron de la Frette.

Louis XIII est bien véner’ de voir tous les membres de la noblesse se battre comme des chiffonniers.  Il va charger Richelieu de punir le duel sévèrement puisque l’interdiction n’est jamais respectée. A partir du 2 juin 1626, on coupe la tête de celui qui veut couper des têtes. Bien.

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Nicolas Fouquet, il a véner’ Louis XIV.

Nicolas Fouquet est issu d’une grande et richissime famille. Il est le petit-fils de Sully, le ministre d’Henri IV et entre à son tour au service de Richelieu, puis de Mazarin, ministres de Louis XIII et sous la régence pendant la minorité de Louis XIV.

En 1653, il est surintendant des finances et parvient très aisément à trouver de l’or pour financer la guerre contre l’Espagne. A la mort de Mazarin, en 1661, il devient Premier Ministre. Celui qu’on surnomme l’écureuil monte en grade et empoche grave.

En 1661, Nicolas Fouquet  organise une somptueuse fiesta dans son Château de Vaux-le-Vicomte  qu’il a mis quelques années à restaurer (c’est plutôt réussi). La soirée en quelques mots, par La Gazette :

La bonne chère ayant été accompagnée du divertissement d’un fort agréable ballet, de la comédie et d’une infinité de feux d’artifice dans les jardins de cette belle et charmante maison, de manière que ce superbe régal se trouvât assorti de tout ce qui peut se souhaiter dans les plus délicieux. »

Molière a participé au spectacle. Bref, une bien belle garden-party, alors que Versailles n’est toujours pas terminé. Et y en a un qu’est véner’.  Le roi se trouve insulté. Il est vachement susceptible, le jeune Louis XIV, hein.

Fouquet avec Titre et modif

Quelques jours plus tard, Nicolas Fouquet est arrêté par le mousquetaire d’Artagnan. En réalité, il est dit que de nombreuses preuves avaient été trouvées à l’encontre du surintendant des finances par son adversaire au gouvernement, Colbert, et ceci bien avant la fastueuse réception. Le Roi voulait des preuves pour l’arrêter.  Il a eu la plus belle. Désormais Colbert, le nouveau ministre des finances, a les mains libres pour gérer comme il l’entend l’industrie française (voir ici, troisième paragraphe).

Fouquet est accusé de péculat –d’avoir détourné des fonds publics pour se les mettre directement dans la poche-. S’il échappe de peu à la peine de mort, il est banni à vie et voit ses biens confisqués. Tout ça pour ça, les boules.

En attendant, Louis XIV a sa revanche en construisant le plus beau des châteaux !

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Urbain Grandier, curé, libertin, condamné à mort.

Urbain Grandier, jeune curé ou abominable sorcier ? Urbain Grandier est considéré en 1634 comme un sorcier diabolique. Pour un curé, ce n’est que peu flatteur. Même s’il prend son état d’ecclésiastique très à cœur dans l’église Sainte-Croix de Loudun, … Continuer la lecture 

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Brunehilde, elle épouse son neveu.

Elle est un peu compliquée cette histoire, pour bien comprendre il faut lire ceci et bien regarder cet arbre généalogique dessiné par @LaurentNetTweet.

Petit contexte familial. Brunehilde est la sœur de Galswinthe, tu sais, la deuxième femme de Chilpéric Ier, celle qui a été tuée par sa troisième femme, Frédégonde. De plus Chilpéric Ier est le demi-frère de Sigisbert Ier, époux de Brunehilde. Les doubles parentés c’est toujours un peu relou, moi je m’en sors jamais du premier coup.

Sigisbert Ier est roi d’Austrasie (Nord-Est) et Chilpéric Ier de Neustrie (Nord-Ouest), et entre les deux royaumes francs, c’est la guerre. Frédégonde prend la décision en 575, sereine, mature, de tuer son beau-frère Sigisbert Ier, époux de Brunehilde. Je me répète mais c’est pour mieux les distinguer, entre leurs liens familiaux à la con, et leurs noms moyenâgeux… Bref, elle n’en est pas à son premier assassinat, Fred. Elle gère.

Sigisbert Ier laisse le royaume à son fils Childebert II, cinq ans. Brunehilde se retrouve régente.

Brunehilde

Femme forte, elle veut diriger avec poigne le royaume d’Austrasie mais ce qu’elle veut par-dessus tout, c’est l’étendre. C’est pourquoi, sereine, mature, elle se met en tête d’épouser Mérovée, fils de Chilpéric Ier et d’Audevère pour obtenir le royaume de Neustrie.

Mais il est pas con Chilpéric, enfin… il a laissé sa première femme être écartée du pouvoir et a épousé celle qui a tué sa seconde femme… Mais là il a compris qu’il se passe un truc. C’est pourquoi il fait arrêter son fils Mérovée, le séquestre à Tours et, pire que pire, lui fait subir la tonsure (les cheveux longs étant chez les Mérovingiens un symbole de puissance). Brunehilde parvient à imposer son autorité et dirige le royaume d’Austrasie jusqu’à bien après la majorité de son fils.

Les conflits entre royaumes perdurent, et c’est âgée de 70 ans qu’elle est arrêtée par le roi de Neustrie, Clotaire II, fils de Chilpéric Ier et Frédégonde. Elle est alors exposée nue à dos de chameau (c’est une idée comme une autre d’humiliation) et la suite est un peu moins drôle puis qu’elle est attachée à la queue d’un cheval sauvage jusqu’à sa mort.

Si la vie de Brunehilde est quand même un peu pourrie, il est important de retenir d’elle qu’elle fut la première des reines à vouloir unifier les royaumes francs, qu’elle était très cultivée et avait des positions religieuses œcuméniques, laïques et modernes.

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