Serge Voronoff greffe des couilles de singes à des hommes

Avant tout, il est important de savoir que Serge Voronoff n’est pas un escroc, pas du tout. C’est un véritable médecin, humaniste, qui en aucun cas ne se moque du monde. Tout ce qu’il fait il en est convaincu. Et quand il greffe des couilles de singes sur des humains, ce n’est pas pour rigoler, c’est vraiment pour les soigner. Leur offrir une seconde jeunesse. Même si ça fait un peu pouffer de rire.

serge voronoff

Qui est Serge Voronoff ?

En 1886, Serge Voronoff, est un jeune Russe qui arrive en France pour faire des études de médecine, car en Russie, sous Alexandre II, c’est assez moche. Il y a les premiers pogroms. Et Voronoff est juif. Et il est brillant, il a rapidement son examen et il ouvre une « maison de santé », c’est ce qu’on appelle une clinique privée, aujourd’hui. Et il ouvre aussi un dispensaire gratuit pour les pauvres. A l’âge de 29 ans, on le naturalise. Il est Français. Et il devient le chirurgien du khédive d’Égypte, il va y construire un hôpital.

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Serge Voronoff

Sur place, il va beaucoup s’intéresser aux eunuques. En Égypte, il y en a encore à la fin du XIXe siècle. Il se rend compte qu’il y a des similitudes physiques entre eunuques. Ils sont petits, plus gras que la moyenne. Et il va décider de travailler sur les couilles. Ça tombe bien parce qu’entre 1900 et 1903, on travaille beaucoup sur les hormones.

L’opothérapie selon Serge Voronoff

Dans les années 1910, après 14 ans passé en Égypte, Serge Voronoff rentre en France, à Nice, il s’entraîne à greffer des animaux sur des animaux. Le truc à la mode c’est de soigner des organes malades ou faibles par ces mêmes organes (provenant d’animaux) qu’on fait sécher, qu’on broie et qu’on fait bouffer aux humains. En gros, t’as mal au rein, tkt, on te fait manger du rein de brebis. T’arrives pas à bander ? On te file des paillettes de testicules de chien. En 1914, Serge Voronoff soigne les mutilés de guerre, il va notamment parvenir à soigner un soldat à l’aide d’os simiesques (d’autres utilisaient des os humains). Et la machine est lancée. Continuer la lecture

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L’histoire des toilettes, des latrines publiques aux paillettes intimes

Article illustré par Uzu !illu-1

Aller aux toilettes, c’est normal, c’est naturel, c’est comme ça. Si certains laissent la porte ouverte, d’autres plus pudiques se font discrets lorsqu’ils doivent y aller. À Rome, les latrines étaient un lieu utile, pratique et surtout un point de rendez-vous. Aujourd’hui, c’est plus… solitaire. Mais alors ? Quelle est l’histoire des toilettes ?

Les latrines publiques, le caca aux yeux de tous

En Grèce, en 2500 avant JC, si certaines villes possèdent déjà des toilettes et des systèmes d’évacuation des eaux usées, ça reste somme toute très modeste. Pour s’essuyer, les Grecs utilisent principalement trois ou quatre pierres polies ou… leurs vêtements. C’est un peu dégueu quand tu dois garder ta chemise toute la journée.

C’est à Rome que les latrines privées ou publiques vont se répandre. Mille ans après les premières toilettes grecques, les Romains développent les leurs et finissent par construire la « Cloaca Maxima » en -700. Il s’agit de l’immense système d’égouts de la Rome Antique.

[Le début de la construction des égouts date du VIIIè siècle avant notre ère, l’objectif étant d’assécher les marécages entre l’Esquilin, le Viminal et le Quirinal, du fait de l’expansion de la ville et de la croissance de sa population. Dans un premier temps l’égout était un canal à ciel ouvert, c’est en -200 qu’il est devenu complètement souterrain, et cela pour des raisons d’hygiène. Le grand égout faisait 800 mètres, il récupérait l’eau de pluie dans l’Argilète, passait par les latrines du Forum Romanum et rejoignait le Tibre.]

Qu’il s’agisse de latrines privées ou publiques, des litres d’eau passent sous les sièges en marbre ou en bois et évacuent les matières fécales dans des canaux jusqu’aux fleuves ou rivières les plus proches. À Rome, il s’agit du Tibre. C’est finalement l’ancêtre de la chasse d’eau !

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Les toilettes publiques peuvent recevoir jusqu’à 80 personnes. Dans les latrines les plus classes, les murs sont généralement ornés de marbre ou de mosaïques. Il faut que ce soit agréable et bien aéré, en effet les hommes s’y retrouvent à plusieurs pour négocier, faire du commerce ou avoir des conversations privées. Tout en faisant ce qu’ils ont à y faire. Il faut imaginer des hommes d’affaires discuter tout en se nettoyant les fesses avec un tersorium : une éponge accrochée à un bâton utilisée par les Romains pour leur hygiène anale. Grande classe. Mieux vaut l’éponge que la chemise…

Au même moment, en Égypte, la cité d’Akhétaton (fondée en 1300 avant notre ère) possède des pierres percées dont l’utilité est clairement identifiable. Les pharaons et hauts personnages du pouvoir égyptien connaissent et utilisent les toilettes, en revanche, le peuple fait ses besoins dans la nature, notamment près des cours d’eau. C’est également ce qui va se passer en Europe avec la fin de l’Empire Romain. Continuer la lecture

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Lili Elbe, femme transgenre opérée en 1930

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Einar Wegener est la première personne à avoir changé de sexe. En 1930, Einar passe sur le billard en Allemagne pour connaître une opération de réattribution sexuelle. La première au monde ? Non. Mais il devient physiquement Lili Elbe. Découvrez la vie de Einar Wegener, de Lili Elbe, et de son épouse Gerda Gottlieb.

Einar Wegener et Gerda : le couple d’artiste

Einar Wegener est né le 28 décembre 1882, c’est un peintre reconnu au Danemark durant la Belle Epoque. En 1904, il épouse Gerda Gottlieb, plus jeune de quelques années. Également peintre talentueuse mais qui a bien du mal à faire reconnaître son art. Faut dire que quand on est une meuf c’est jamais simple d’être reconnue, quoiqu’on fasse. (Je vous ai déjà dit que beaucoup de lecteurs pensent que je suis un homme parce que je parle de sexualité ET que je suis drôle ? [Enfin…] Oui oui, c’est vrai… Dans le doute, lorsqu’on ne sait pas, on m’appelle Monsieur. Bref.)

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Les deux artistes mènent le parfait amour, ils vivent une vie d’artiste qui les conduit à se déplacer au fil des expositions de l’un ou de l’autre. Ils partent en Italie, en Angleterre puis en France, où ils vont s’installer plus durablement à partir de 1912. Malgré la guerre, le milieu de l’art va bon train et le couple se fait remarquer par ses frasques mais surtout son talent. Gerda est enfin sollicitée pour ses illustrations de mode par des magasines tels que Vogue, Secrets des Dames et des Modes, ou encore La Vie Parisienne. C’est plutôt classe ! Bientôt, avec l’aide de son époux, ses peintures vont également être appréciées.

La rencontre entre Einar et Lili Elbe

Alors que Gerda doit rendre un tableau rapidement mais que le modèle ne se présente pas, elle demande à Einar Wegener de bien vouloir prendre la pose pour elle. Einar accepte volontiers d’aider Gerda et se travestit une première fois pour elle. Puis une deuxième, une troisième fois et finalement, Einar aime ça. Continuer la lecture

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La fistule anale de Louis XIV ou l’histoire d’une opération

Il y a quelques temps déjà, je vous parlais de la fistule périnéale de François Ier. Mais je dois vous faire une confession, ce n’est pas mon abcès préféré. Eh non, en tête de mon classement des fistules on trouve celle de Louis XIV. Pas tellement parce que c’est élégant et glamour, plutôt parce que ça a fait grand bruit dans le royaume de France, genre toutes les cours d’Europe ont célébré le succès de l’opération par Charles-François Félix en 1686.

Voici l’histoire de la fistule anale la plus célèbre du monde.

L’histoire de la fistule

(vraiment chelou cet article)

Clystère

Grosso modo, la fistule est un abcès lié à une infection qui crée une formation anormale entre deux organes. Et une fistule anale comme celle de Louis XIV est un abcès au cul, soit une connexion entre une glande anale et le rectum. Tout simplement. Au XVIIe siècle, les fistules sont courantes dans les hautes castes de la société pour la simple et bonne raison que l’on pratique le lavement anal avec un clystère en métal. Sauf que le métal, on ne le stérilise pas (il faut attendre le XIXe siècle). Du coup, ça abîme les chairs et puis ça pourrit. La pratique de l’équitation ne vient pas arranger les choses. Les frottements réguliers empêchent la cicatrisation et ainsi accentuent l’infection. Bref, ça pue bien du cul. Et ça fait mal. Continuer la lecture

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