Aujourd’hui et après la lecture de ce livre, dont je vous ai déjà parlé, je vous propose de découvrir les camps de concentration en tant que triangle rose, selon le témoignage de Rudolf Brazda. Jeune homosexuel détenu dans le camp de Buchenwald pour acte contre nature, et récidive.
Attention, présence de nazis dans cet article.
Être homosexuel durant les années 1920 et 1930
Rudolf Brazda est né en 1913, ses parents sont tchécoslovaques, mais lui, est né en Allemagne. Son père est mort alors qu’il était gamin, malgré tout, une enfance heureuse. Rudolf, il aime coudre des vêtements. Plus tard il veut être styliste, ou couturier. Mais il y a peu de postes et ils sont réservés aux Allemands, et lui, il ne l’est pas vraiment. Même s’il est né sur le territoire, ça ne compte pas. Peu importe, il va devenir couvreur. Quelques années plus tard, ça va lui sauver la vie.
La belle vie
Rudolf mène la belle vie, il est heureux, il travaille et il a rencontré Werner. Ils vivent ensemble, officiellement en colocation, officieusement, ils sont amoureux. Et heureux. Et ils n’emmerdent personnes. Ils accueillent souvent des amis chez eux, ou alors, ils vont dans des soirées homosexuelles. En Allemagne, et plus particulièrement à Berlin, les homosexuels peuvent vivre tranquillement, en sécurité et sans être emmerdés par les autorités. Pourtant l’homosexualité est encore interdite par le paragraphe 175.
« § 175 Les actes sexuels contre nature qui sont perpétrés, que ce soit entre personnes de sexe masculin ou entre hommes et animaux, sont passibles de prison ; il peut aussi être prononcé la perte des droits civiques. »
C’est moche quoi. Mais ce n’est pas appliqué. Ou rarement. En revanche, avec l’arrivée du moustachu au pouvoir, tout va changer.
L’idéologie nazie
Pour les nazis, être homo ce n’est pas grave pour la personne, c’est grave pour la race. Ce n’est pas le comportement qui est puni, mais plutôt la conséquence. Bin oui, les homosexuels ne peuvent pas se reproduire, et ça, c’est moyen moyen pour développer et faire perdurer la race des blonds aux yeux bleus. La race biologiquement pure. Les aryens. Parce que bon, un pédé, ça va, mais c’est qu’ça leur paraît contagieux et ils ont peur pour l’avenir de la race. Le plus terrible, c’est Himmler. Ce mec était bon qu’à être enfermé, ironie du sort, il a enfermé les autres. Bref Himmler ne veut pas d’un peuple truffé d’homosexuels, alors il va les traquer pour les faire disparaître. Faudrait pas que tous ses efforts soient anéantis par quelques homosexuels. Et ça commence avec Ernst Röhm, un allemand, un militaire, il sert la patrie. Mais il est homo. Et on n’en veut pas. Alors : couic. Enfin : POUM. L’avantage c’est qu’il était aussi opposé au régime alors, les nazis ont fait d’une pierre deux coups.
Modification du paragraphe 175
En 1935, le paragraphe 175 du code pénal allemand est modifié et c’est pas en faveur de la liberté et du mariage pour tous.
« § 175 Un homme qui commet un acte sexuel avec un autre homme ou qui se laisse utiliser par lui dans ce but est puni de prison. Dans le cas d’un participant qui, au moment des faits, n’avait pas encore 21 ans, le tribunal peut renoncer, dans les cas les plus légers, à punir. »
Désormais, il n’est plus question d’acte contre nature, à savoir de pénétration anale et d’éjaculation. Un simple acte masturbatoire est également puni. Continuer la lecture