La fistule anale de Louis XIV ou l’histoire d’une opération

Il y a quelques temps déjà, je vous parlais de la fistule périnéale de François Ier. Mais je dois vous faire une confession, ce n’est pas mon abcès préféré. Eh non, en tête de mon classement des fistules on trouve celle de Louis XIV. Pas tellement parce que c’est élégant et glamour, plutôt parce que ça a fait grand bruit dans le royaume de France, genre toutes les cours d’Europe ont célébré le succès de l’opération par Charles-François Félix en 1686.

Voici l’histoire de la fistule anale la plus célèbre du monde.

L’histoire de la fistule

(vraiment chelou cet article)

Clystère

Grosso modo, la fistule est un abcès lié à une infection qui crée une formation anormale entre deux organes. Et une fistule anale comme celle de Louis XIV est un abcès au cul, soit une connexion entre une glande anale et le rectum. Tout simplement. Au XVIIe siècle, les fistules sont courantes dans les hautes castes de la société pour la simple et bonne raison que l’on pratique le lavement anal avec un clystère en métal. Sauf que le métal, on ne le stérilise pas (il faut attendre le XIXe siècle). Du coup, ça abîme les chairs et puis ça pourrit. La pratique de l’équitation ne vient pas arranger les choses. Les frottements réguliers empêchent la cicatrisation et ainsi accentuent l’infection. Bref, ça pue bien du cul. Et ça fait mal. Continuer la lecture

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Obusite, le syndrome post-traumatique des Poilus

Après avoir travaillé sur les conséquences physiques de la Première Guerre mondiale, les cicatrices, les mutilations et autres amputations, il me semblait important de vous parler des conséquences psychologiques (avec des impacts physiques)… Découvrez l’obusite, le mal des Poilus.

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L’obusite, une pathologie nouvelle ?

Le terme « obusite » est apparu lors de la Première Guerre mondiale. Les Poilus quittaient le front atteints d’une maladie nouvelle. Difficile à décrire car elle peut prendre différentes formes. On s’intéresse peu aux pathologies nerveuses, et surtout, on n’y comprend pas grand chose. L’obusite c’est aussi, le « choc émotionnel », la « névrose de guerre » ou « le syndrome des éboulés ». Aujourd’hui on appelle ça un « trouble de stress post-traumatique » ça se traduit par des cauchemars, des névroses mais aussi des troubles physiques.

On explique le trouble de stress post-traumatique ou l’obusite par un stress important, une peur omniprésente et surtout le fait que personne, non personne n’a envie de prendre un obus en travers de la tête. C’est vrai quoi. La guerre c’est de la peur et l’obusite en est le principal symptôme. Il y a également l’épuisement physique. Tu as déjà essayé de dormir entre les rats, les excréments et les obus dans une tranchée ? C’est pas évident.

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Selon les médecins de l’époque, on pense que les troubles comportementaux des Poilus sont dus à la distance que l’esprit du soldat veut (ou en tout cas DOIT) prendre avec la réalité. Comme pour se couper du monde, de la réalité, de la guerre. Un médecin psychiatre précise que l’obusite c’est lorsque « l’instinct de conservation se rebelle contre la guerre ». Les Anglais appelle l’obusite : le Shellshock. Continuer la lecture

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Demmin : une vague de suicides en 1945

Armée rouge à Berlin

Armée Rouge à Berlin – vague de suicides à Demmin

Alors que les Allemands sont sur le point de perdre la guerre, les troupes soviétiques entrent en masse dans le pays. Pour échapper à la violence soviétique, les habitants de la ville de Demmin se donnent la mort. Retour sur un phénomène peu connu (et assez tabou) de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les images pouvant heurter la sensibilité sont en lien rouge.

L’arrivée de l’Armée Rouge à Demmin

Demmin est une ville qui compte en 1945 entre 10 000 et 15 000 habitants. Si l’on ne connaît pas le nombre exact d’habitants c’est parce qu’entre le mois de mars et le mois de mai, de nombreux Allemands sont venus s’y exiler pour échapper à l’avancée des troupes russes. Mais entre le 30 avril et le 1er mai 1945, tout bascule. La ville de Demmin n’est plus en sécurité. L’Armée Rouge arrive.

Nous sommes dans un contexte de guerre et on sait tous que la guerre c’est très moche.

Demmin, victime civile de la guerre

L’Armée Rouge envoie trois négociateurs à proximité du canal anti-char allemand et promet d’épargner les civils et la ville si les Allemands prononcent une cession des combats. C’est honnête. Et puis trois coups retentissent et les négociateurs russes tombent au sol. Abattus. Morts. Pas de cession de combat, les Soviétiques ne vont épargner rien ni personne. Continuer la lecture

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Gueules cassées, conséquences physiques de la Grande Guerre

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La guerre, c’est moche. On le sait, ce n’est pas nouveau. Mais chaque guerre apporte son lot de conséquences physiques mais aussi psychologiques. Paye ton traumatisme de prendre un obus dans la tronche… Aujourd’hui je vous parle des Poilus, ceux qui ont connu le pied de tranchées, mais aussi l’horreur de la guerre et des blessures atroces, ceux qu’on appelle les Gueules cassées.

Les images peuvent heurter votre sensibilité, elles sont pour la plupart issues de la BIUSanté et vous n’êtes pas obligés de cliquer.

Les mutilés d’une guerre terrible

Durant la Première Guerre mondiale, 40% de l’armée française a été blessée de façon invalidante, au sein de ces 40%, près de 15% des soldats ont été blessés au visage. Parmi les armes de guerre, ce sont les mitrailleuses qui ont fait le plus de dégâts en occasionnant les 2/3 des blessures sur les quatre années de guerre. Mais il y a aussi les obus.

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Du coup, on compte alors plus d’un million et demi de morts, et trois millions de blessés de guerre, avec plus de trois cent mille mutilés, dont quinze mille blessés au visage, ce sont les fameuses Gueules cassées. Difficilement identifiables et souvent en état de choc, les soldats ont été victimes d’une balle de mitrailleuse provoquant fracture de mâchoire, perte d’un œil, des deux, du nez, ou encore d’un éclat d’obus avec perte de la peau, des muscles et même des os…

[Du fait de leur absence sur le terrain, peu de femmes ont été victimes de la Grande Guerre, mais il existe tout de même quelques preuves de femmes Gueules cassées. Souvent des infirmières qui n’ont pas eu peur d’aller dans les tranchées ou à proximité] Continuer la lecture

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