L’art et la Révolution, portraits des Capitouls condamnés

Salut les internets, aujourd’hui je vous présente un nouvel exercice de Billets Croisés avec la talentueuse Peccadille et son blog Orion en Aéroplane. Après avoir traité des excréments, notre nouveau thème de recherche est la Révolution. Si Peccadille a pour bastion Paris, le mien se trouve un petit peu plus au sud.

Aujourd’hui je vous parle de Toulouse, c’est régulièrement le cas sur RMLH. Pourquoi ? Je travaille sur Toulouse, je suis passionnée par la brique rose, et puis aussi j’ai habité au cœur même de cette ville, à deux pas de la Place du Capitole. Place riche en Histoire.

  • L’histoire du Capitole

A partir du XIIème siècle « le conseil municipal » -composé de Capitouls  et de quelques larbins- achète des habitations en ruine pour pouvoir se retrouver et assurer les réunions quant à la gestion de la ville. Ce sont les premiers murs du Capitole.

En 1444, le premier parlement provincial s’installe à Toulouse et pique quelques responsabilités aux Capitouls. Véners, les municipaux vont vouloir imposer leur prestige et leur autorité en créant une immense et somptueuse place face à leurs bâtiments. En gros, ils cherchent à compenser un petit complexe d’infériorité, et en 1676, ils ont leur Place Royale, au fil du temps elle sera renommée, Place de la Liberté pendant la Révolution, Place Impériale en 1812, pour enfin devenir la place du Capitole en 1848. Un nouveau régime, un nouveau nom.

Au milieu du XIXème de grands travaux de façades sont également réalisés, l’actuel Hotel de ville est né. Et en briques roses s‘il vous plait. L’orgueil des capitouls a permis aux Toulousains d’avoir une jolie ville, ensuite il leur permettra d’être guillotinés en premier. Cette place est depuis toujours un lieu de pouvoir et un lieu de vie, aussi  elle illustre parfois de sombres heures de l’histoire.

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L’amour absolu au temps de l’absolutisme [Guest Star Valentin]

Lorsque Marine m’a très généreusement proposé de contribuer à son blog, bref, quand Marine m’a promis la richesse, la notoriété, le Goncourt, la première de couverture dans Grazia et une interview Les Yeux dans les Yeux sur Canal (et il faut bien le dire plein de prostituées aussi…), j’ai longuement hésité. D’une part je ne lis pas trop Grazia (ni les lauréats du Goncourt à vrai dire…) et, d’autre part, ma maman m’a toujours dit que le sexe tarifé c’était pas terrible terrible (n’en déplaise aux 343 salauds). Mais après avoir été menacé de mort par une inconnue arborant un sigle curieux (RMLH), je me suis dit que j’allais participer volontairement-de-mon-plein-gré et apporter ma « pierre à l’édifice » (tsss, l’autre amateur s’est trompé en parlant de dentifrice). Allez, alea jacta est et vive le Rubicon !
 
À l’École de la République, on apprend que la monarchie c’est pas bien car le roi avait tous les pouvoirs. Il suffisait qu’il dise ou écrive sur un bout de papier que c’était son « bon plaisir » pour que toutes ses volontés se réalisent. Il paraitrait même que Louis XIV avait un pouvoir ABSOLU…
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Henri IV

FAUX ! Oui le roi de France dispose d’une grande autorité mais NON il n’a pas TOUS les pouvoirs. Loin de là ! Pour vous prouver ça, je pourrais vous décrire tout le fonctionnement institutionnel de l’Ancien Régime, en vous disant que le roi doit sans cesse négocier avec les membres de son Conseil, ceux des parlements (les tribunaux hein), mais aussi les représentants du « peuple » aux états généraux et provinciaux, mais bla bla bla, on s’en tamponne le coquillard (enfin moi je kiffe mais « Je vous ai compris »). Au lieu de tout ça, je vais plutôt vous raconter un petit épisode de la fin du règne d’Henri IV, qui était tout autant absolutiste que Louis XIV (c’est-à-dire qu’il veut devenir un roi absolu mais il n’y arrive pas et n’y arrivera jamais).
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"Ce salaud de roi me pique ma meuf"

« Ce salaud pique ma meuf »

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Au mois de janvier 1609, Henri IV, alors âge de 59 ans, croise lors d’un bal la jeune princesse Charlotte-Marguerite de Montmorency, dont il tombe éperdument amoureux. Jusques ici tout est normal me direz vous : « on sait très bien que le roi avait une femme mais que ça ne l’empêchait pas d’aller voir ailleurs ! ». Oui oui oui ! Mais là où le bât blesse, c’est que la princesse en question est sur le point d’être fiancée. Ni une ni deux, le roi écrit une petite lettre sympathique à l’heureux élu, Bassompierre, pour lui dire à quel point il serait fâché si les fiançailles venaient à être prononcées :
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Les parlementaires, les vacances et le vin. Une longue histoire d’amour -bien avant Borloo-

Comme tu le sais, avant y avait plein de parlements. Si tu le sais pas, je t’explique, c’est pas compliqué.

(Ici c’est le début d’une digression super longue. J’aime bien expliquer les trucs simplement et de manière concise, mais parfois y a des trucs qui ne peuvent s’expliquer qu’en expliquant d’autres trucs, et du coup, c’est un peu long)(donc tu peux arrêter de lire dès maintenant, mais c’est dommage car un peu plus bas il y a un dessin de LaurentNetTweet)

Il était une fois un Roi qui avait tous les pouvoirs, de la coke et des putes.  Mais le pouvoir, c’est aussi des responsabilités. Il se trouve que c’est un peu relou de devoir gérer tout un royaume, surtout en ce qui concerne la justice. Du coup, il crée le Parlement de Paris (on appelle ça la justice déléguée – la justice retenue c’est lorsque c’est le roi qui juge personnellement).

Avant le XVème siècle, si le peuple veut faire appel d’une décision de justice rendue par un tribunal de province, il doit se rendre au Parlement de Paris. Pour le mec de Versailles, ça va. Pour celui de Marseille ou Toulouse, c’est déjà un peu plus contraignant, genre entre 8 et 10 jours de cheval. Génial.

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Mais qui a volé -a volé- l’hôtel de la place Vendôme ?

Tu sais la place Vendôme à Paris, celle qui est jolie avec plein de joailliers et ou le simple fait de regarder un caillou en vitrine te coûte un bras. Tu vois ?

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Maintenant que tu vois je vais te raconter une petite histoire.

A la fin du XVIIème siècle, un mec qui a plein d’argent décide de se faire construire un hôtel particulier sur cette place. Jusque la, rien d’anormal. Et puis ce bâtiment qui est grand et beau va être racheté en 1706 par un homme politique parisien et le cède à sa fille. Après avoir fait un bisou à son papa, elle épouse un fermier général Paul Poisson de Bourvallais.

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