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L’amour absolu au temps de l’absolutisme [Guest Star Valentin]
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Henri IV n’est pas encore tout à fait Roi de France (il est protestant), c’est un chaos politico-religieux monstre. Henri III est mort, sans enfant. En même temps, avec une femme stérile et des aspirations homosexuelles, c’était pas gagné. Et puis il n’y a aucun prétendant au trône, ses frères (François II et Charles IX) sont décédés sans enfant. Bref le bordel, la Ligue, les protestants, les Espagnols, les Anglais. On pédale dans le royaume.
Petite blonde aux yeux bleus, Gabrielle est née en 1573 dans une famille que nous qualifierons d’aisée. Pour ne pas dire blindée.
A l’âge de 17 ans, elle est présentée par son amant à Henri IV. Coup de foudre, big love ♥ dans le cœur du Roi. Il n’en est rien pour la jolie blonde, en même temps, qui voudrait galocher un prognathe, même Roi de France, sans pouvoir prétendre au trône ? Henri IV est marié avec la Reine Margot, sœur d’Henri III, Charles IV et François II. Faut suivre. Eux-mêmes fils d’Henri II, le mec qui meurt borgne.
Cependant depuis une sombre affaire, Marguerite ne vit plus avec le Roi, elle est exilée à Usson.
Donc Henri IV est marié, il est protestant, et Gabrielle se refuse à lui. Difficile la vie Riri. Les choses vont s’arranger, presque. Gabrielle cède aux avances royales sous les conseils avisés de sa tante qui la voit déjà Reine. Et enfin, pour accéder définitivement au pouvoir, le Roi va se convertir au catholicisme en 1593. Selon la bienséance catholique, un homme marié, roi ou non, n’a pas à fricoter avec une femme célibataire, c’est pourquoi le Roi va arranger le mariage de Gabrielle avec Nicolas d’Amerval. Désormais, Gabrielle est la maîtresse en titre d’Henri IV. (La logique)
Henri IV est fou de sa jeune et jolie maîtresse, il la couvre de présents et de coïts, si bien que Gabrielle accouche de trois enfants en quatre années : César, Catherine-Henriette (c’est cadeau) et Alexandre. De plus, les deux amoureux veulent faire annuler leurs mariages respectifs pour pouvoir s’unir ensemble. Pour cela, Gabrielle d’Estrées demande l’annulation de son mariage avec comme argument l’impuissance de son mari, qui empêche la consommation du mariage. Ceci étant complètement faux, Nicolas d’Amerval refuse. Si c’est classe de se faire piquer sa meuf par le roi, se voir humilier par des diffamations, il refuse. D’autant qu’il a eu quatre enfants d’une première union. Ce sera un autre motif qui fera défaire leur mariage. En effet, la première épouse (décédée) de Nicolas d’Amerval était une parente plus ou moins éloignée de la famille de Gabrielle. Le mariage est donc considéré nul pour consanguinité.
* Découvrez une lettre d’amour du Roi pour Gabrielle *
Cependant, Marguerite de Valois n’est pas d’accord, et défaire un mariage royal n’est pas si simple. Les conséquences sont toutes autres. Même si elle sait que son mari ne l’aime pas, elle ne veut pas céder son statut de Reine de France à une « catin de petite noblesse ». De plus, le pape florentin Clément VIII appartient à la famille Médicis et aimerait qu’Henri IV se marie avec Marie de Médicis, plutôt qu’avec Gabrielle d’Estrées. Enfin, Sully, Ministre des Finances, constate clairement que les caisses de l’État sont vides. Un mariage avec les Florentins rapportera une dot intéressante et effacera la dette que le royaume de France a contracté auprès des Médicis pour financer le chaos la guerre. Le bras droit du Roi se place donc du côté du pape et de la Reine de France en s’opposant farouchement au mariage de celui-ci avec sa maîtresse.
En février 1599, Henri IV tombe malade. La vérité ? L’abbesse de Longchamp lui refile une saloperie sexuellement transmissible. Tout le monde se retrouve à son chevet. Affolement général. Des rumeurs courent déjà dans le royaume. Le Roi est mort. Les rumeurs, l’ancêtre de la presse à scandale. Le Roi est sur pieds en moins d’une semaine. En revanche, il a un peu pris conscience de l’état dans lequel il aurait laissé le Royaume si jamais il passait de l’autre coté. C’est pourquoi il va engager des pourparlers avec les Florentins. Pendant ce temps, Gabrielle, folle de joie et d’opportunisme face à la santé du roi, fait confectionner sa robe de mariée. Naïve.
Enceinte du Roi pour la quatrième fois, la grossesse la rend nerveuse et elle décide de rendre visite à trois célèbres devins. Elle va pas être déçue : le premier lui dit qu’elle ne connaîtra jamais de second mariage. Bim. Le deuxième, qu’un enfant va lui faire perdre toute espérance de mariage. BIM. Et le dernier annonce à Gabrielle qu’elle va mourir jeune et ne verra pas le prochain jeudi de Pâques (dans un mois.) BIMBAMBOUM.
Pendant la Semaine Sainte, il est de coutume que chacun calme ses ardeurs, le Roi ne se montre donc pas avec sa maîtresse. Celle-ci, alors qu’elle fréquente de très (très) près le protestantisme, ne rechigne pas à assister à chacune des cérémonies catholiques pour être bien vue par le peuple et autre pape florentin, ayant l’espoir d’obtenir enfin l’autorisation papale de devenir Reine. La nuit du 8 au 9 avril, Gabrielle est prise d’une crise de convulsions, elle étouffe mais trouve la force d’écrire à Henri IV pour lui dire de venir la rejoindre au plus vite. Au petit matin, on la découvre la tête toute tordue, complètement tirée vers la gauche -c’est pas bon signe- de plus la maîtresse royale a perdu l’ouïe et la vue.
La foule Parisienne s’entasse devant la demeure, et il est possible d’entendre « Elle va donc enfin crever cette putain-là ! » Le matin du samedi Saint, comme l’avait prédit le devin (c’est son job en même temps), Gabrielle d’Estrées s’est éteinte. En décembre 1599, l’annulation du mariage entre Henri IV et Margot est accordée ; le 17 de ce même mois, Marie de Médicis devient Reine de France, mais c’est une autre histoire.
Cet article est présent dans le tome 1 de Raconte-moi l’Histoire, avec plein d’inédits et d’histoires drôles. Tu veux le lire ?
Du XVIème au début du XVIIIème siècle.
Avant Henri IV, il ne se passe franchement pas grand-chose, on échange peu en interne, encore moins à l’international, aucune politique commerciale n’est vraiment nécessaire. Il existe cependant des droits de douane aux frontières avec les péages et tonlieux. Face à la montée en puissance des cités Italiennes et du commerce anglais, le royaume va se doter d’une politique douanière protectionniste.
Le mercantilisme apparaît au XVIème siècle. L’idée est simple : on accumule les métaux précieux Picsou n’a rien inventé, on défend bec et ongles l’économie nationale face à la concurrence étrangère et enfin on limite les importations à l’aide d’une réglementation du commerce, d’un fort contrôle douanier et on cherche des débouchés pour nos exportations : il faut vendre à l’étranger notre pinard et nos tissus.
Barthélémy de Laffemas, ministre d’Henri IV à la fin du XVIème siècle, tente de mettre en place un protectionnisme en faveur des fabrications nationales, manufactures et tissus principalement, dans le but de limiter les sorties d’or du territoire. Quelques années plus tard, le duc de Sully lui succède et souhaite limiter les importations alimentaires. Pour cela, il relance l’agriculture qui, selon lui, doit être capable de nourrir le royaume. Ces tentatives audacieuses resteront sans résultat.